Le viol n'est pas un crime à ranger dans la catégorie des dommages collatéraux

Le viol est l'un défis les plus grands à la paix et la sécurité dans le monde, a déclaré vendredi la Représentante spéciale de l'ONU pour la violence sexuelle dans les conflits, Margot Wallström, soulignant que c'était le crime de guerre le moins puni, ce qui encourageait l'impunité de leurs auteurs.

Le viol « n'est pas un crime que le monde peut ranger dans la catégorie des dommages collatéraux ou culturels, comme c'est souvent le cas », a-t-elle ajouté, à l'occasion d'une conférence de presse organisée vendredi au siège de l'ONU, à New York.

« Dans les conflits modernes, le viol n'est pas seulement une conséquence secondaire, mais au contraire une nouvelle ligne de front », a-t-elle poursuivi, ajoutant que le viol généralisé et les violences sexuelles systématiques constituaient des crimes contre les victimes et des crimes contre l'humanité.

Pour Margot Wallström, la sécurité des femmes est liée à la sécurité internationale dans son ensemble, et il n'est pas possible de considérer les viols de masse pendant un conflit comme un crime secondaire ou moins grave, à côté d'assassinats de masse.

« Les victimes de viols sont souvent exclues et stigmatisées, en raison des traces et des humiliations associées à ce crime », a-t-elle encore estimé, ajoutant qu'après sa nomination au poste de Représentante spéciale pour la violence sexuelle dans les conflits, elle évaluait son action et son travail en fonction du nombre de femmes et de jeune filles qui se sentent en sécurité dans leur vie quotidienne, plutôt qu'en fonction du nombre de rapports produits ou de réunions organisées.

Pour conclure, Margot Wallström a rappelé ses principales priorités à ce poste, permettre aux femmes victimes de viol de demander réparation, mobiliser les dirigeants politiques contre la violence sexuelle, obtenir que le viol soit reconnu comme une stratégie de guerre et constitue un obstacle à la consolidation de la paix, et enfin assurer une réponse coordonnée du système de l'ONU à la criminalité sexuelle.