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Liban : la FINUL demande aux habitants du sud de respecter son travail

Liban : la FINUL demande aux habitants du sud de respecter son travail

Patrouille conjointe de la FINUL et des forces armées libanaises.
Dans une lettre adressée aux habitants du Sud Liban et publiée dans la presse libanaise jeudi, le Commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), le général Alberto Asarta Cuevas, revient sur les raisons de la présence des casques bleus sur le territoire libanais et demande que le dialogue soit privilégié en cas de problème au lieu de faire obstruction au travail de la force de maintien de la paix.

Cette lettre a été envoyée alors que des heurts ont éclaté en fin de semaine dernière entre des habitants du village de Kabrikha, dans le Sud Liban, et une unité française de la FINUL. Lundi, la France avait appelé "fermement" au respect de la liberté de mouvement pour ses Casques bleus, prévu par la résolution 1701 du Conseil de sécurité qui avait mis fin au conflit israélo-libanais en août 2006.

Le général Alberto Asarta Cuevas regrette que les évènements récents aient « pesé sur l'environnement positif dans lequel les casques bleus travaillaient jusqu'à présent ». « Je souhaite vous parler directement, sans intermédiaires, afin qu'il n'y ait pas de malentendu, de manipulation ou d'interprétation erronée », explique-t-il, avant de revenir sur les raisons du déploiement des 12.000 casques bleus de la FINUL au Sud Liban.

« Nous tous faisons de notre mieux tous les jours pour protéger la vie et les biens de la population vivant entre le fleuve Litani et la Ligne Bleue (qui marque la frontière avec Israël). Nous travaillons avec l'armée libanaise et le gouvernement libanais, qui nous a invité à venir remplir une tâche précise, pour laquelle le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son aval, et qui est de restaurer la paix et la stabilité pour les habitants du Sud Liban », ajoute-t-il.

Le général énumère ensuite les ordres « stricts » qu'il a donnés aux casques bleus sous son commandement, dans le but de limiter au maximum la gêne que peut représenter les opérations militaires de la FINUL dans cette région : « respect total des propriétés privées, respect total de la vie privée des habitants pendant la journée, interdiction pour les soldats de l'ONU de prendre des photos de la population sauf nécessité absolue liée à leur mission, interdiction d'utiliser des véhicules à chenille quand il y a un risque d'abîmer des biens publics ou privés, et si c'est le cas, réparation au plus vite des dégâts causés et dialogue avec les habitants pour éviter tous malentendus ».

« Les faits montrent également que les casques bleus ont le plus souvent fait preuve de retenue quand ils étaient confrontés à des civils agités », ajoute encore le chef de la force onusienne, avant de rappeler que les casques bleus de la FINUL, « venus de pays lointains » ont redoublé d'efforts pour assurer « le calme qui règne depuis quatre ans dans le sud du Liban ».

Insistant ensuite sur le fait que la mission de l'ONU « n'aura jamais d'agenda caché pour guider ses actions », le général Alberto Asarta Cuevas rappelle qu'elle travaille « en collaboration étroite avec les soldats de l'armée libanaise », même s'il est matériellement impossible qu'ils soient aux côtés de la FINUL « 365 jours par an », lorsque ces casques bleus « patrouillent dans les zones d'opérations, surveillent la cessation des hostilités, mettent en place des barrages temporaires pour effectuer des contrôles et des fouilles de véhicules ».

Le Commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban conclut en demandant aux habitants du Sud Liban de faire preuve de compréhension et de collaboration pour aider la FINUL à mener à bien la mission qui lui a été assignée.

« Il est toujours possible que des erreurs soient commises mais toujours avec la meilleure intention. J'espère que cette lettre permettra une meilleure compréhension entre nous, pour que nous travaillions ensemble à la sécurité et la stabilité du Liban ».