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Haïti : six mois après le séisme, l'urgence a laissé la place à la reconstruction

Haïti : six mois après le séisme, l'urgence a laissé la place à la reconstruction

Une jeune femme dans un abri de fortune à Tabarre, un quartier de Port-au-Prince.
Six mois après le tremblement de terre du 12 janvier qui a fait plus de 200.000 morts et un million de sans abri en Haïti, le Programme alimentaire mondial (PAM) a nourri environ 4 millions de personnes dans ce pays.

Six mois après le tremblement de terre du 12 janvier qui a fait plus de 200.000 morts et un million de sans abri en Haïti, le Programme alimentaire mondial (PAM) a nourri environ 4 millions de personnes dans ce pays.

Après l'aide alimentaire d'urgence, l'agence a mis en place une stratégie sur le long terme, pour construire des fondations solides qui assureront une véritable sécurité alimentaire à des centaines de milliers d'Haïtiens.

« Dans les heures qui ont suivi le tremblement de terre, le PAM a fourni une aide alimentaire d'urgence pour éviter qu'une catastrophe naturelle se transforme en crise alimentaire pour le peuple d'Haïti », a indiqué jeudi la Directrice du PAM, Josette Sheeran.

« Maintenant, nous travaillons avec le gouvernement haïtien et d'autres partenaires sur des programmes « vivres et argent contre travail », nous distribuons aussi des repas dans les écoles et des compléments alimentaires pour les femmes et les enfants les plus vulnérables », a-t-elle ajouté.

En collaboration avec des organisations non-gouvernementales (ONG) partenaires, le PAM a lancé plusieurs initiatives pour employer temporairement des Haïtiens, toutes conçues pour participer à la reconstruction du pays et soutenir l'agriculture et l'économie locale. Les programmes « travail contre nourriture » et « travail contre argent » offrent ainsi de l'argent aux Haïtiens qui sont employés sur des projets concrets de reconstruction, pour qu'ils puissent couvrir leurs dépenses (vêtements, médicaments?), en faisant tourner l'économie locale, et de la nourriture pour nourrir leurs familles.

A l'heure actuelle, 35.000 Haïtiens en bénéficient, mais le PAM ambitionne de les étendre encore, pour que 140.000 personnes en bénéficient d'ici la fin de l'année, soit indirectement, avec leurs familles, environ 700.000 personnes. « Nous soutenons énormément de gens qui, sans ce soutien, lutteraient quotidiennement pour trouver de la nourriture », a dit la Directrice du PAM pour Haïti, Myrta Kaulard.

En coopération avec le gouvernement haïtien, le PAM déploie aussi depuis mars un autre dispositif clé d'assistance alimentaire : la distribution de repas scolaires aux enfants de 5 à 16 ans. Chaque jour, l'agence offre ainsi 655.000 repas chauds et ambitionne d'atteindre 800.000 repas d'ici décembre. Le PAM a également distribué des repas prêts à la consommation à environ 370 orphelinats, hébergeant 37.000 enfants dont beaucoup ayant perdu leurs parents dans le séisme.

« Les distributions de repas scolaires sont l'une des pierres angulaires de nos opérations. C'est simple, efficace et cela garantit aux enfants au moins un repas complet chaque jour », a souligné Myrta Kaulard.

Pour protéger enfin les plus vulnérables, le PAM a lancé une campagne nutritionnelle depuis février pour distribuer des aliments adaptés, comme une pâte à base d'arachide, aux femmes allaitantes et aux enfants en bas âge, afin d'empêcher l'émergence de problèmes de malnutrition infantile.

Alors que la saison des ouragans a maintenant commencé, le PAM s'est aussi préparé à faire face à de nouvelles urgences. L'agence a ainsi stocké assez de nourriture pour 1,1 million de personne pendant 6 semaines. Elle a également pré-positionné des camions et du matériel d'urgence pour pouvoir intervenir pendant la saison des pluies. Une barge a même été installée à Port-au-Prince pour permettre des liaisons avec la République dominicaine voisine, si des glissements de terrains venaient à entrainer la fermeture de routes ou voies d'accès essentielles à l'acheminement de l'aide.

« Nous devons conserver un équilibre entre l'aide alimentaire aux plus vulnérables et la nécessité de ne pas déstabiliser le marché local ou exclure les producteurs et les fermiers haïtiens. Dès que sera possible, nous achèterons l'alimentation destinée aux distributions sur le marché local », a conclu Myrta Kaulard.