L'actualité mondiale Un regard humain

L'UNESCO pose les jalons d'une renaissance d'Haïti par la culture

L'UNESCO pose les jalons d'une renaissance d'Haïti par la culture

La directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova lors de sa visite en Haïti après le séisme.
Renforcer les capacités institutionnelles, réaliser des inventaires d'urgence et élaborer des plans de sauvegarde dans le domaine du patrimoine culturel haïtien – ce sont quelques unes des actions prioritaires identifiées par le Comité international de coordination pour la sauvegarde du patrimoine culturel haïtien (CIC), lors de sa première réunion qui s'est tenue les 7 et 8 juillet au siège de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à Paris.

Renforcer les capacités institutionnelles, réaliser des inventaires d'urgence et élaborer des plans de sauvegarde dans le domaine du patrimoine culturel haïtien – ce sont quelques unes des actions prioritaires identifiées par le Comité international de coordination pour la sauvegarde du patrimoine culturel haïtien (CIC), lors de sa première réunion qui s'est tenue les 7 et 8 juillet au siège de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à Paris.

« Nous avons l'intention de multiplier et de diversifier les projets culturels, de la manière la plus créative possible », a déclaré lors de l'ouverture de la réunion la Directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, après avoir souligné « le pouvoir de guérison de la culture, qui est de plus en plus reconnue par la communauté internationale comme un élément essentiel à la reconstruction ».

La Directrice générale a également annoncé la création d'un Comité international de donateurs en vue de permettre la réalisation des recommandations du CIC dans quatre domaines : le patrimoine mondial (culturel et naturel), le patrimoine immatériel, le patrimoine mobilier (collection des musées, archives et bibliothèques) et les industries culturelles. Ce nouveau comité de donateurs se réunira au début 2011 pour examiner les premières propositions de projets.

Le CIC, instance fondée par l'UNESCO en février dernier et présidée par la ministre haïtienne de la culture et de la communication, Marie-Laurence Jocelyn Lassègue, est composé de dix experts haïtiens et internationaux, qui ont pour mission de coordonner l'ensemble des interventions dans le domaine de la culture en Haïti et de mobiliser des ressources à cet effet. Il a établi aujourd'hui une « feuille de route » identifiant les premières actions d'urgence et à moyen terme.

À titre d'exemples, dans le domaine du patrimoine culturel et naturel, le CIC a recommandé de commencer en urgence l'inventaire de la ville de Jacmel, candidate à l'inscription sur la Liste du patrimoine mondial, et de Port-au-Prince, la capitale, en impliquant des techniciens haïtiens. Le Comité a également proposé à l'UNESCO de constituer un observatoire de la vitalité du patrimoine immatériel et d'identifier les expressions les plus menacées de disparition, notamment dans les zones les plus affectées par le séisme. Il a par ailleurs recommandé d'organiser la mise à l'abri des archives, livres et autres biens culturels mobiliers et de former des conservateurs et restaurateurs locaux. Enfin, le CIC a recommandé de procéder à la collecte de données et à l'élaboration d'outils méthodologiques dans le secteur des industries culturelles. L'artisanat est notamment considéré comme source de création et facteur de développement économique, social et culturel.

A ce jour, de nombreux donateurs ont répondu à l'appel de l'UNESCO en faveur d'Haïti. L'aide matérielle et financière concerne plus particulièrement l'éducation. « En revanche, en ce qui concerne la culture, ce n'est que tout récemment que nous avons reçu la première contribution », a précisé Irina Bokova. Il s'agit d'un don d'une institution bouddhiste en République de Corée, visant à soutenir le projet de « Pièces de théâtre dans les camps de déplacés à Port-au-Prince ».

Irina Bokova a également rappelé qu'à l'heure actuelle l'Organisation a investi quelque 450.000 dollars de son budget régulier dans des actions relevant du domaine de la culture en Haïti, dont le projet de sauvegarde du Parc national historique dans le nord de l'île qui revêt une importance toute symbolique pour le pays. Ce site du patrimoine mondial comprend, en effet, la Citadelle, le palais de Sans Souci et les bâtiments des Ramiers qui remontent au début du 19e siècle, époque à laquelle la première République noire a proclamé son indépendance.