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Djibouti: les enfants dans une pauvreté « abjecte », selon l'UNICEF

Djibouti: les enfants dans une pauvreté « abjecte », selon l'UNICEF

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L'UNICEF et le Ministère djiboutien de la Promotion des femmes et des Affaires sociales ont rendu public mardi un rapport sur la pauvreté infantile qui révèle que la majorité des enfants de Djibouti vivent dans une pauvreté « abjecte » qui les expose à des menaces de mort.

« L'intensité de la pauvreté à Djibouti nous montre dans quel type d'environnement dangereux vivent les enfants et leur exposition à l'exploitation et aux abus », a indiqué la Représentante de l'UNICEF à Djibouti, Josefa Marraton, en présentant le rapport.

Selon le document, deux enfants sur trois sont privés d'au moins un droit fondamental, celui d'avoir un abri, celui d'avoir accès à l'eau, à l'alimentation, à l'éducation ou à la santé.

L'absence d'abri est le problème le plus répandu, avec plus de la moitié des enfants de Djibouti qui ne disposent pas d'un vrai domicile. Les chiffres sont encore plus alarmants dans les milieux ruraux où 9 enfants sur 10 n'ont pas de maison.

Le rapport souligne aussi que si les enfants qui vivent dans les zones urbaines sont plus exposés aux risques d'exploitation et d'abus, ceux qui vivent dans les zones rurales sont deux fois plus nombreux à ne pas avoir accès aux services de base.

En dépit des progrès significatifs réalisés ces dernières années pour offrir des services sociaux basiques aux enfants, comme la gestion intégrée des maladies infantiles, le développement de la scolarisation et l'assistance aux orphelins, l'UNICEF craint que les avancées réalisées soient anéanties par le haut niveau de pauvreté.

Seule manière de l'éviter pour l'agence onusienne, mettre l'aide aux enfants au sommet des priorités des politiques publiques, des prises de décisions et de critères d'allocation de ressources.

Déjà délicate, la situation est compliquée par le problème de la forte malnutrition. Selon le rapport de l'UNICEF et du gouvernement djiboutien, 28.8% des enfants de moins de cinq ans font face à une malnutrition aigüe et 5,2% de ceux-ci « sont sévèrement mal nourris et risquent de mourir ».

Face à cette situation, l'UNICEF va intensifier ses actions et continuer son programme « Survie et développement de l'enfant » qui inclut notamment des campagnes de vaccinations, des distributions de compléments alimentaires à base de vitamine A et de la sensibilisation à la santé au sein des collectivités locales.

En conclusion, le rapport propose un certain nombre de recommandations destinées à renverser la situation : placer les enfants au cœur des politiques de développement et de réduction de la pauvreté, s'assurer de la mise en œuvre immédiate des politiques de lutte contre la malnutrition, accroître la sécurité alimentaire, promouvoir la liberté, adopter des actions à l'impact plus fort pour réduire la pauvreté des enfants.

« Il est temps d'agir pour remplir nos engagements pour les enfants de Djibouti. La clé de leur futur repose sur notre capacité à changer la réalité faite de privation dans laquelle ils vivent », a finalement souhaité la Représentante de l'UNICEF à Djibouti, Josefa Marraton.