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HCR : La tragédie humaine en Somalie met les pays voisins à rude épreuve

HCR : La tragédie humaine en Somalie met les pays voisins à rude épreuve

Le Haut commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres discute avec un réfugié dans le camp de Hagadera à Dadaab (Kenya) lors d'une visite en 2009.
L'afflux massif de réfugiés somaliens dans les pays voisins met ces pays à rude épreuve, a constaté une délégation de hauts responsables du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en mission pendant deux semaines dans des camps de réfugiés et de déplacés.Cette délégation conduite par le Haut Commissaire adjoint pour les réfugiés, T. Alexander Aleinikoff, a observé des situations tragiques résultant d'un surpeuplement croissant et du manque de financement dans des camps tentaculaires en Ethiopie, à Djibouti, au Kenya et au sein même de la Somalie, a souligné lundi le HCR.

L'afflux massif de réfugiés somaliens dans les pays voisins met ces pays à rude épreuve, a constaté une délégation de hauts responsables du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en mission pendant deux semaines dans des camps de réfugiés et de déplacés.

Cette délégation conduite par le Haut Commissaire adjoint pour les réfugiés, T. Alexander Aleinikoff, a observé des situations tragiques résultant d'un surpeuplement croissant et du manque de financement dans des camps tentaculaires en Ethiopie, à Djibouti, au Kenya et au sein même de la Somalie, a souligné lundi le HCR.

Quelque vingt années de violence et d'anarchie ont forcé au moins deux millions de citoyens somaliens à fuir pour leur survie. Des combats intenses dans le centre-sud de la Somalie poussent actuellement encore davantage de civils à fuir leur maison pour trouver refuge dans des régions plus sûres du pays ou dans l'un des Etats voisins, le Kenya, l'Ethiopie, Djibouti et le Yémen.

« La charge pesant sur ces pays est énorme », a indiqué T. Alexander Aleinikoff. Les représentants gouvernementaux qu'il a rencontrés lui ont tous fait part de leur crainte croissante sur la capacité de leur pays à faire face à un afflux massif de réfugiés à ce point démunis. Le HCR prépare un dispositif de réponse à une situation d'urgence ainsi qu'un appel de fonds dans la perspective d'une nouvelle intensification des violences.

Des milliers de civils pourraient arriver au Kenya cette année et, en cas d'intensification du conflit, ce nombre pourrait encore augmenter. La plupart d'entre eux risqueraient d'arriver à Dadaab, une véritable ville comptant déjà trois camps de réfugiés surpeuplés qui hébergent 270.000 réfugiés. Bien que le gouvernement kényan ait récemment promis une extension du camp, il n'y aura tout de même pas suffisamment de terres pour les milliers de personnes qui pourraient arriver.

D'autres Somaliens devraient rejoindre l'Ethiopie. La délégation du HCR s'est rendue dans deux camps de réfugiés récemment ouverts qui hébergeront de nouveaux arrivants.

A Djibouti, les réfugiés arrivent après un voyage pénible à travers le nord de la Somalie où une répression à l'encontre des passeurs rend le passage encore plus difficile. Le nombre des nouveaux arrivants a plus que doublé depuis l'année dernière. Le camp isolé d'Ali Addeh, confronté au problème crucial de l'accès à l'eau potable en quantité suffisante, a largement dépassé sa capacité d'accueil. Le HCR négocie avec le gouvernement l'ouverture d'un nouveau camp.

Dans tous ces camps, les nouveaux arrivants somaliens se joignent à des familles qui y ont vécu parfois depuis 20 ans, après que la première vague de combats au début des années 1990 les ait chassés de leur foyer. Le HCR a aidé des milliers d'entre eux dans le cadre d'une réinstallation dans de nouveaux pays, principalement aux États-Unis. Mais ces chiffres ne représentent qu'une part infime des personnes se trouvant dans un vide juridique, car il leur est impossible de rentrer ou alors de s'intégrer dans les pays où ils ont trouvé refuge.

Pour les personnes hébergées durablement au camp, l'éducation est le service le plus recherché. Dans les camps de Dadaab, les salles de classe de primaire et de secondaire sont surpeuplées, chacune étant fréquentée par plus de 100 élèves. Pourtant, la moitié des enfants seulement seraient scolarisés. Dans le camp d'Ali Addeh à Djibouti, la scolarité est offerte uniquement jusqu'en 4ème (normalement pour les 13-14 ans) en raison d'un manque de financement.

Lors d'une visite à Bossasso, une ville portuaire de l'État du Puntland, la délégation a pu observer les conditions de vie particulièrement précaires des déplacés internes. Sur des terrains vagues poussiéreux situés aux confins de la ville, plus de 60.000 Somaliens, principalement des femmes et des enfants, survivent très difficilement dans des installations de déplacés composées de tentes du HCR ou d'abris de fortune faits de bouts de carton et de tissu.

Le HCR, l'UNICEF, le PAM et d'autres partenaires délivrent une assistance mais, en raison d'un manque de ressources et de contraintes de sécurité, l'aide est minime. La plupart des déplacés internes vivent dans une extrême pauvreté. Il n'y a presque pas de soins médicaux dans les installations. Seul un faible pourcentage des enfants sont scolarisés.