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Inquiétudes sur l'augmentation des prix des produits agricoles

Inquiétudes sur l'augmentation des prix des produits agricoles

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Après avoir atteint des niveaux record il y a deux ans, les prix des produits agricoles sont actuellement en légère baisse, mais « il est peu probable qu'ils retrouvent les niveaux d'avant la crise », estime le rapport annuel conjoint de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

Après avoir atteint des niveaux record il y a deux ans, les prix des produits agricoles sont actuellement en légère baisse, mais « il est peu probable qu'ils retrouvent les niveaux d'avant la crise », estime le rapport annuel conjoint de l'Organisations de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

Le rapport prévoit que les cours moyens du blé et des céréales seront, de 15 à 40 % supérieurs sur les dix prochaines années. Le prix des huiles végétales augmenteraient de 40 %, tandis que le prix des produits laitiers devrait être plus élevé de 16 à 45 % en moyenne.

La poursuite de l'augmentation de la production de biocarburants se traduira par un surcroît de demande de blé, de céréales dits 'secondaires', d'huiles végétales et de sucre. Cette demande plus élevée, due notamment à la généralisation des politiques 'vertes', va se répercuter par une hausse sur les prix.

« L'augmentation de la production agricole mondiale devrait être moins rapide au cours de la décennie à venir qu'au cours de ces dix dernières années, mais elle devrait toutefois permettre d'accroître de 70 % la production alimentaire mondiale à l'horizon 2050 », indique le document. C'est au Brésil, où la production agricole devrait progresser de plus de 40 % d'ici à 2019, que la hausse sera la plus rapide. Elle devrait par ailleurs dépasser les 20 % en Chine, en Inde, en Fédération de Russie et en Ukraine.

« Le monde produit assez de nourriture pour tous », constate le rapport. Mais les récentes flambées des prix et la crise économique ont contribué à l'accroissement du nombre de victimes de la faim et de l'insécurité alimentaire. Selon la FAO, près d'un milliard de personnes souffrent de malnutrition. Le principal problème pour répondre à cette urgence est la relative stagnation des prix des denrées alimentaires de bases : la crise a artificiellement augmenté les prix qui ne sont jamais redescendus à des niveaux normaux, affectant ainsi les populations les plus vulnérables.

« Si les prix alimentaires élevés persistent, la sécurité alimentaire sera fortement affectée, particulièrement pour les pauvres qui consacrent une part importante de leur budget à la nourriture », souligne le rapport.

Les décideurs politiques redoutent également l'instabilité des prix, sachant que plusieurs facteurs défavorables - production insuffisante ou excédentaire, faible ou fort niveau de stocks, fluctuation du prix du pétrole, récession économique mondiale - ont récemment perturbé les marchés des produits agricoles de base.

« Alors que volatilité des prix à court terme est un risque élevé, rien ne permet d'affirmer que nous soyons entrés pour longtemps dans une période où les fluctuations rapides et de grande amplitude seraient beaucoup plus fréquentes », considèrent la FAO et l'OCDE.

Les dangers de répercussions directes des fluctuations des marchés mondiaux varient d'un pays à l'autre. Son ampleur dépend « de l'intégration du pays aux marchés mondiaux, et de son infrastructure et souvent, surtout, de ses politiques commerciale et agricole », précise le rapport.

« Le secteur agricole a montré de la résilience face aux récentes flambées des prix et à la récession économique. Dans l'ensemble, les perspectives publiées cette année sont plus positives qu'au cours des dernières années », a déclaré le Secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría a Rome, en Italie à l'occasion de la publication du document aux côtés du Directeur général de la FAO, Jacques Diouf.

« Mais à l'avenir, les gouvernements devraient appliquer des mesures pour veiller à ce que les agriculteurs aient à leur disposition des outils pour mieux gérer les risques futurs, tels que les contrats de production, les régimes d'assurance et les marchés à terme », a-t-il ajouté.

Jacques Diouf a pour sa part souligné que « le rôle et l'impact des pays en développement sur les marchés internationaux augmentent, leurs politiques ont une influence croissante sur le fonctionnement des marchés mondiaux ».

« Cela rend leur rôle et leur contribution aux mesures politiques mondiales essentiels. Les discussions politiques doivent être d'envergure mondiale et nous devons améliorer le cadre de tels échanges de points de vue », a-t-il conclu.