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Les retours de déplacés au plus bas niveau depuis 20 ans, selon le HCR

Les retours de déplacés au plus bas niveau depuis 20 ans, selon le HCR

Des tentes du HCR utilisées par des déplacés dans le nord-est de l'Iraq.
Présenté à Genève, en Suisse, le rapport annuel du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) présente les tendances globales de la situation des réfugiés, déplacés et apatrides dans le monde. Fin 2009, 43,3 millions de personnes étaient déplacées de force, par des conflits et des persécutions, le chiffre le plus élevé depuis le milieu des années 90. Le nombre de réfugiés rentrant de leur plein gré dans leur pays a aussi été le plus faible enregistré au cours de ces vingt dernières années. Principale raison : la persistance des conflits et des violences dans leurs pays d'origine.

Présenté à Genève, en Suisse, le rapport annuel du Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU présente les tendances globales de la situation des réfugiés, déplacés et apatrides dans le monde. Fin 2009, 43,3 millions de personnes étaient déplacées de force, par des conflits et des persécutions, le chiffre le plus élevé depuis le milieu des années 90. Le nombre de réfugiés rentrant de leur plein gré dans leur pays a aussi été le plus faible enregistré au cours de ces vingt dernières années. Principale raison : la persistance des conflits et des violences dans leurs pays d'origine.

Le rapport indique d'abord que le nombre global de réfugiés est resté relativement stable, de l'ordre de 15 millions dans le monde. Les deux tiers entrent dans le mandat du HCR, l'autre-tiers relève en revanche de l'Office de secours et de travaux de l'ONU pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

En raison de la persistance des conflits, plus de la moitié des réfugiés recevant l'assistance du HCR sont dans des situations provisoires qui tendent à perdurer.

Pour le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, António Guterres, « des conflits majeurs, comme en Afghanistan, en Somalie et en République démocratique du Congo (RDC), ne laissent entrevoir aucun espoir de solution ».

« Les conflits qui semblaient s'éteindre ou dans lesquels une solution semblait en passe d'être trouvée, comme au Sud-Soudan ou en Iraq, sont dans l'impasse. L'année dernière, les rapatriements librement consentis n'ont donc pas été nombreux, c'est même l'année la moins faste de ces deux dernières décennies », a-t-il ajouté.

Le rapport du HCR révèle en effet que seulement 251.000 réfugiés sont rentrés dans leur pays d'origine en 2009, le chiffre le plus bas depuis les années 90. « Les réfugiés en exil depuis au moins 5 ans constituent désormais la majorité des réfugiés dans le monde. Ce pourcentage ne pourra que s'accroître, si le nombre de réfugiés en mesure de rentrer chez eux ne diminue pas », a poursuivi António Guterres.

Autre tendance dégagée par le rapport du HCR, le nombre de personnes déplacés par des conflits dans leur propre pays. Fin 2009, ils étaient 27,1 millions, soit une augmentation de 4% par rapport à 2008. La poursuite des conflits en RDC, au Pakistan et en Somalie est à l'origine de cette augmentation globale.

Le document va également à l'encontre de certaines idées reçues quant aux pays qui accueillent le plus de réfugiés. Ce sont les pays en développement essentiellement et non les pays industrialisés. Même tendance pour les nouvelles demandes d'asile individuelles, qui avoisinent un million dans le monde. Avec 220 000 demandes en 2009, l'Afrique du Sud est le premier pays de destination des demandeurs d'asile sur la planète.

Chargé de protéger et d'assister les réfugiés, le HCR s'efforce de trouver des solutions de retour librement consenti vers les pays d'origine, compromis par la persistance de certains conflits.

Parmi les solutions, la réinstallation qui consiste à permettre à des réfugiés de s'établir en permanence dans un pays d'asile, en général un pays développé. Elle est en forte hausse, selon le HCR, qui indique dans son rapport que 128.000 dossiers individuels de réinstallation dans des pays tiers ont été déposés en 2009, le chiffre le plus élevé de ces 16 dernières années.

Fin de 2009, 112.400 réfugiés s'étaient réinstallés dans 19 pays, dont les Etats-Unis d'Amérique (79.900), le Canada (12.500), l'Australie (11 100), l'Allemagne (2.100), la Suède (1.900) et la Norvège (1.400). Les principaux groupes de réfugiés réinstallés venaient de Myanmar (24.800), d'Iraq (23.000), du Bhoutan (17.500), de Somalie (5.500), d'Erythrée (2.500) et de République démocratique du Congo (2.500).

Enfin, le rapport du HCR examine les tendances statistiques et les modèles de déplacement des apatrides. Fin 2009, le monde comptait 6,6 millions d'apatrides déclarés. Selon l'agence onusienne, il serait en fait officieusement le double.