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Afghanistan : l'ONU sensibilise les populations sur les risques liés à la drogue

Afghanistan : l'ONU sensibilise les populations sur les risques liés à la drogue

Un consommateur de drogue à Kaboul.
Les Nations Unies ont apporté leur soutien à une série de formations lancées en Afghanistan sur les dangers de l'usage des drogues. Destinés à des éducateurs, ces programmes, qui incluent en particulier la gestion des risques de transmission du VIH/Sida, doivent permettre une meilleure sensibilisation de la population, en premier lieu les toxicomanes.

Les Nations Unies ont apporté leur soutien à une série de formations lancées en Afghanistan sur les dangers de l'usage des drogues. Destinés à des éducateurs, ces programmes, qui incluent en particulier la gestion des risques de transmission du VIH/Sida, doivent permettre une meilleure sensibilisation de la population, en premier lieu les toxicomanes.

Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), 92% de l'opium mondial provient d'Afghanistan. « Aucun pays au monde ne produit autant d'héroïne, d'opium et de cannabis », avait déploré en avril, dans une conférence de presse à Kaboul, le porte-parole du Ministère afghan de la lutte contre les narcotiques, Zalmai Afzali.

Initié par l'Organisation non-gouvernementale Médecins du Monde, avec le soutien de l'UNDOC et du Ministère afghan de la santé, des formations viennent d'être mises en place, pour sensibiliser la population aux risques liés à la consommation de drogue, en particulier chez les toxicomanes.

Des éducateurs de proximité vont être formés pour aller à la rencontre des consommateurs, les informer des risques et des mesures d'hygiènes à respecter pour minimiser la transmission de maladies, notamment le VIH/Sida (distribution de seringues, d'aiguilles stérilisées et de préservatifs, apprentissage des méthodes élémentaires de stérilisation, sensibilisation aux risques pour l'entourage).

Considéré longtemps comme un simple pays producteur, l'Afghanistan est devenu en quelques années un pays consommateur. « Il y a un effet "Coca Cola" entre production, consommation et addiction, l'offre finit inévitablement par créée la demande », avait expliqué le Représentant de l'ONUDC dans le pays, Jean-Luc Lemahieu, présent aussi à cette conférence de presse.

Traditionnellement, l'usage des drogues, en particulier l'héroïne produite à partir du pavot, était peu répandue en Afghanistan, mais en raison des guerres successives depuis 30 ans, des déplacements de populations, de l'instabilité et de la pauvreté, la consommation d'opiacé a explosé ces dernières années, selon la Mission des Nations Unies en Afghanistan (UNAMA). Pour le ministère afghan de la santé, le nombre d'usagers de drogue serait même passé de 920.000 en 2005, à 1,5 million en 2010.

A l'heure où la situation sanitaire et sécuritaire reste fragile, notamment à cause de l'intensification des combats entre insurgés et forces afghanes et internationales, l'accès aux soins des personnes les plus vulnérables, dont les toxicomanes, reste très difficile.

En 2006, la Banque mondiale établissait déjà à au moins 3%, la proportion de consommateurs de drogue par injection intraveineuse porteur du virus du VIH/Sida à Kaboul.

De récentes données de l'Université John Hopkins et du Programme national afghan de contrôle du Sida (NACP) ont confirmé que l'Afghanistan était en voie de se retrouver face à une épidémie, faute d'actions fortes de prévention et de sensibilisation. D'autant qu'il n'existe qu'une cinquantaine de centres d'accueil et de désintoxication dans tout le pays, « la majorité de petite taille et des moyens très limités ».