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Somalie : l'attaque du palais présidentiel montre l'ampleur de la crise

Somalie : l'attaque du palais présidentiel montre l'ampleur de la crise

Des femmes dans un centre de distribution alimentaire du PAM en Somalie.
Alors que le palais présidentiel somalien a été attaqué dimanche par des groupes armés, la communauté internationale a manifesté ce week-end un soutien sans faille au Gouvernement fédéral de transition somalien à l'issue d'une Conférence qui s'est déroulée pendant trois jours à Istanbul en Turquie.

« Hier l'attaque du palais présidentiel a démontré l'urgence et l'ampleur du défi », a dit le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de retour d'Istanbul, lors de sa conférence de presse mensuelle au siège de l'ONU, à New York. Selon la presse, les affrontements de ce weekend ont fait une vingtaine de morts et une trentaine de blessés à Mogadiscio, la capitale somalienne. Les attaques ont provoqué un exode de populations civiles.

Face à cette violence, la Conférence « a exprimé son soutien total au Président Sheikh Sharif Ahmed et à son gouvernement pour leurs efforts dans la mise en œuvre des Accords de Djibouti et pour avoir gardé le processus de paix en bonne voie », a dit Ban Ki-moon. De même, le Représentant spécial de l'ONU en Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah a qualifié la Conférence de « grand succès » qui a permis de dégager « des propositions concrètes » grâce à la participation et la mobilisation de plus de 50 pays.

La déclaration d'Istanbul insiste notamment sur la nécessité d'améliorer et d'accélérer la mise en œuvre des Accords de Djibouti qui prévoient la pacification du pays. Selon Ban Ki-moon, cette Conférence est la preuve que « les Nation Unies ne laissent pas la Somalie lutter seule » et que le Gouvernement fédéral de transition « doit remplir son rôle en s'attaquant aux problèmes de sécurité et de gouvernance ».

Le Secrétaire général a également rappelé qu'il n'y aurait pas de paix en mer s'il n'y a pas de paix sur terre en précisant que la lutte contre la piraterie passerait par l'arrêt des affrontements sur le sol somalien. « Cela implique plus de formations et de financements des forces de sécurité somaliennes et nécessite une reconstruction économique pour casser le cycle du désespoir », a conclu M. Ban.

En marge des rencontres de hauts niveaux, des tables rondes et des négociations ont eu lieu entre les entrepreneurs du secteur privé somaliens et des représentants d'entreprises internationales. Les discussions ont permis de définir six axes d'investissements prioritaires : les télécommunications, les infrastructures de transports, le secteur bancaire, le bétail, la pêche et les énergies alternatives.