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Il n'est pas trop tard pour aider la Somalie, selon Ban

Il n'est pas trop tard pour aider la Somalie, selon Ban

Des enfants et des femmes déplacés à Mogadiscio, en Somalie.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a encouragé samedi la communauté internationale à venir en aide à la Somalie, estimant qu'il n'était pas trop tard pour le faire malgré les nombreux défis qui existent.

« La Somalie est l'une des crises les plus difficiles dans le monde. Depuis vingt ans, le conflit autour du pouvoir, des ressources et des terres a détruit des vies, créé des centaines de milliers d'orphelins et ravagé des communautés », a-t-il dit dans un discours lors d'une conférence internationale sur ce pays organisée à Istanbul par les Nations Unies et la Turquie. « Une chose est certaine. Si nous ne changeons pas notre approche, il y a peu de chance de paix en Somalie ».

Il a brossé un sombre tableau de la situation actuelle. La situation humanitaire est effroyable, avec 3,2 millions de personnes ayant besoin d'aide, et la piraterie aux larges des côtes somaliennes menace le commerce maritime international. En outre, l'insécurité et les affrontements dans une partie de la Somalie attirent des éléments extrémistes de l'extérieur, ainsi que de jeunes Somaliens radicaux issus de la diaspora, ce qui représente une menace pour le pays et ses voisins.

Les trafiquants d'êtres humains, les trafiquants de biens importés en Somalie et ceux qui gagnent des millions de dollars de la destruction des forêts pour produire du charbon et le vendre à l'étranger profitent de cette situation et résistent aux efforts pour ramener la stabilité, a-t-il noté.

« Malgré ces sérieux problèmes, il n'est pas trop tard », a toutefois affirmé le Secrétaire général, rappelant que le mois prochain la Somalie fêterait le 50e anniversaire de son indépendance.

Il a noté que pour la première fois depuis vingt ans, il y a des progrès vers la stabilité. Malgré des divisions internes, le gouvernement fédéral de transition a survécu aux attaques répétées par des extrémistes et développe ses institutions du secteur chargé de la sécurité.

« Le gouvernement fédéral de transition représente la meilleure chance de la Somalie depuis des années d'échapper au cycle sans fin de la guerre et de la catastrophe humanitaire », a estimé Ban Ki-moon.

Selon lui, la communauté internationale doit agir maintenir et peut faire la différence. « Cette conférence est une occasion de montrer aux dirigeants somaliens que nous sommes prêts à travailler sérieusement en partenariat avec eux », a-t-il dit. « En retour, j'appelle les autorités somaliennes à afficher leur volonté et leur détermination à travailler ensemble, à résoudre leurs différends internes, et à s'unir contre la menace de l'extrémisme ».

Il a estimé que le gouvernement devait commencer à fournir des services améliorés à la population somalienne, payer les salaires des forces de sécurité se battant en son nom, et continuer ses efforts pour mettre en place les institutions chargées de la sécurité.

Concernant la reconstruction, Ban Ki-moon a estimé que la réponse se trouvait essentiellement entre les mains de la communauté des hommes d'affaires somaliens. Il a déclaré qu'il soutenait les appels pour l'élaboration d'un Pacte entre la communauté internationale, la communauté des hommes d'affaires et le gouvernement provisoire.

Les participants de la Conférence ont publié une déclaration commune à son issue, dans laquelle ils réitèrent leur engagement « à améliorer la vie et la sécurité de la population somalienne, à encourager la réconciliation, les droits de l'homme et la bonne gouvernance, à accroître l'accès aux services de base, à lancer des activités de reconstruction et à installer la Somalie fermement sur la voie de la paix et du développement durable. »

Ils ont également insisté sur la nécessité de maintenir le processus de paix de Djibouti sur les rails, de poursuivre la formation des forces de sécurité somaliennes et d'encourager des efforts supplémentaires en matière de développement économique.

Lors d'une conférence de presse avec le Président somalien Sheikh Sharif Ahmed et le ministre turc des affaires étrangères, le Secrétaire général de l'ONU a déclaré avoir senti « un fort sentiment d'urgence » lors des discussions à la conférence. « Notre objectif collectif est de vaincre le cycle d'anarchie, de violence et de désespoir en Somalie et de construire à la place un avenir pacifique et prospère pour le pays et la région. »