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L'Italie doit créer une institution de défense des droits humains, selon Pillay

L'Italie doit créer une institution de défense des droits humains, selon Pillay

Des réfugiés et des migrants risquent leur vie en tentant de rejoindre l'Europe.
A l'issue d'une visite en Italie, la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a appelé jeudi les autorités italiennes à créer une institution nationale indépendante de défense des droits humains afin de préserver la population des violations de leurs droits fondamentaux, notamment les migrants et les Roms qui sont particulièrement victimes de discriminations.

« Au cours des différentes rencontres, j'ai eu l'opportunité de discuter de certains problèmes, notamment sur la liberté de la presse et sur le besoin de mettre en place une institution sur les droits humains », a déclaré Navi Pillay, lors d'une conférence de presse à Rome.

La Haut commissaire a rencontré de hauts responsables italiens ainsi que des organisations non-gouvernementales locales et internationales. Elle a notamment visité deux camps en banlieue de Rome peuplés de Roms, de migrants et de demandeurs d'asile. La défense de minorités comme les Roms et la situation des migrants en Italie « ont été les deux principaux problèmes qui ont été soulevés lors de mes discussions avec le gouvernement », a-t-elle affirmé.

Mme Pillay a critiqué certaines pratiques des autorités italiennes, notamment de repousser les migrants en mer, de criminaliser les migrants et en conséquence, d'emprisonner des femmes, des enfants et des hommes qui n'ont pas commis de crimes.

La Haut commissaire a également fustigé la diffusion par les médias italiens de stéréotypes sur les migrants et les Roms. « J'ai été particulièrement choquée d'apprendre par une étude, que 5.684 reportages télés ont traité de l'immigration. Seulement 26 de ces reportages n'ont pas lié l'immigration avec un fait spécifiquement criminel ou un problème de sécurité », a-t-elle déploré.

Elle a exhorté les dirigeants et les médias italiens à lancer une campagne contre ce type de comportements et de créer une institution nationale indépendante de défense des droits humains.

« Mon bureau est dans l'attente de continuer, à Genève comme à Bruxelles, le dialogue constructif que nous avons commencé ici », a-t-elle conclu.