Malgré l'aide et l'importation de produits alimentaires, l'Afrique a faim
![Un agriculteur en Afrique sub-saharienne. Un agriculteur en Afrique sub-saharienne.](https://global.unitednations.entermediadb.net/assets/mediadb/services/module/asset/downloads/preset/assets/2009/07/08959/image100x100cropped.jpg)
« L'agriculture africaine est assoiffée puisque moins de 4% de la totalité des terres arables sont irriguées comparativement à 33% en Asie-Pacifique et 29% au Moyen Orient », a souligné le Directeur de la sécurité alimentaire et du développement durable de la CEA, Josue Dione, à l'occasion de la clôture d'une conférence à Abuja au Nigéria sur le commerce et l'industrie agroalimentaire en Afrique.
« L'agriculture africaine a faim puisqu'elle ne reçoit que 14,6 kilos de fertilisants par hectare contre 114,3 dans les pays développés », a-t-il ajouté.
Les 33 milliards de dollars dépensés pour importer des produits alimentaires devraient être utilisés pour développer l'agriculture intérieure, ce qui contribuera à réduire la pauvreté et repositionnera l'Afrique dans l'économie globale, avance la CEA.
« La part de l'agriculture africaine dans l'économie mondiale a chuté de 15% en 1960 à 5,4% dans les années 1980 et à 3,2% en 2006 », a souligné M. Dione.
Alors que l'Afrique souffre de concurrence désavantageuse dans la chaîne de production agroalimentaire, de meilleures politiques pourraient aider à résoudre le problème en incitant notamment les investissements privés et en développant une agriculture durable.
L'Afrique doit allouer davantage de ressources à son agriculture intérieure. Cela permettrait d'assurer la sécurité alimentaire, la réduction de la pauvreté et d'améliorer les indicateurs économiques du continent, plaide la CEA. Ces réformes doivent être menées à tous les niveaux, de la production des fermes à la distribution aux consommateurs, a conclu M. Dione.
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 1,02 milliard de personnes sont sous-alimentées dans le monde, dont 265 millions en Afrique subsaharienne.