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RDC : Le procès des assassins d'un journaliste suscite des critiques

RDC : Le procès des assassins d'un journaliste suscite des critiques

Navi Pillay.
Le procès des auteurs présumés de l'assassinat d'un journaliste congolais employé par la radio de l'ONU, Radio Okapi, fait l'objet de critiques dans un rapport publié mardi par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).

Le procès des auteurs présumés de l'assassinat d'un journaliste congolais employé par la radio de l'ONU, Radio Okapi, fait l'objet de critiques dans un rapport publié mardi par le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).

Le journaliste, Serge Maheshe, a été assassiné le 13 juin 2007, à Bukavu dans la province du Sud-Kivu en RDC. Le 28 août 2007, quatre personnes ont été inculpées et condamnées à mort en première instance par le Tribunal militaire de la garnison de Bukavu. Les accusés ont fait ensuite appel de la décision. Le procès en appel est en cours.

Le HCDH et la MONUC soulignent dans leur rapport que les garanties d'un procès juste et équitable n'ont pas été respectées.

Le document dénonce quatre graves irrégularités qui ont entaché le procès en première instance. D'abord l'inexistence d'une instruction crédible sur les soupçons et les mobiles des accusés. Puis les incohérences persistantes de l'enquête criminelle. Le rapport note aussi le manque d'indépendance et d'impartialité des magistrats en charge du procès. Enfin, le rapport dénonce les intimidations et les menaces contre les avocats de la défense et les observateurs au cours des audiences.

Le rapport appelle les autorités congolaises à garantir la protection des défenseurs des droits de l'homme et plus particulièrement celle des journalistes. Le rapport préconise de limiter la compétence des tribunaux militaires congolais aux inculpés militaires ou policiers.

La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a demandé qu'après les conclusions du procès Maheshe, un texte de loi soit adopté en RDC afin de mettre les droits de la défense et des journalistes en harmonie avec les normes internationales.