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RDC : un journaliste de la radio de l&#39ONU assassiné en pleine rue

RDC : un journaliste de la radio de l&#39ONU assassiné en pleine rue

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Le Représentant spécial du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), William Lacy Swing a condamné dans les termes les plus fermes l&#39assassinat la nuit dernière de Serge Maheshe, un journaliste de Radio Okapi, la radio de l&#39ONU dans le pays.

« Dans la soirée de mercredi 13 juin 2007, aux environs de 20 heures, heure locale, alors qu'il se trouvait en compagnie de deux amis dans une rue du centre de Bukavu, chef-lieu de la Province du Sud Kivu, dans l'Est de la RDC, Serge Maheshe a été abattu de plusieurs balles par deux hommes en civils non identifiés qui ont pu prendre la fuite après ce meurtre », rapporte un communiqué de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).

L'assassinat de Serge Maheshe a eu lieu au moment où il s'apprêtait à monter dans un véhicule clairement marqué du sigle des Nations unies, devant le domicile d'une personne à qui il venait de rendre visite avec ses amis, qui n'ont pas été blessés dans cette attaque.

« Consterné et choqué par ce crime odieux », dont on ignore encore les motifs, William Lacy Swing a exprimé son indignation et présenté ses sincères condoléances, ainsi que celles de la MONUC, à la famille et aux collègues de Serge Maheshe, s'associant pleinement au deuil de Radio Okapi.

Au sein de Radio Okapi, la radio créée par la Fondation Hirondelle de Lausanne et la MONUC, Serge Maheshe était à la fois journaliste, secrétaire de rédaction et Chef d'antenne.

Jean-Marie Etter, le Président de la Fondation Hirondelle a déclaré avoir été bouleversé par cette nouvelle qu'il a ressentie comme profondément injuste et révoltante.

Il a aussi rendu hommage à Serge Maheshe et dit être profondément reconnaissant pour le travail qu'il a accompli au service de l'information, de son auditoire et de son pays.

Jean-Marie Etter a indiqué qu'il partageait la tristesse de la famille de Serge Maheshe, dont le deuil est aussi celui de la Fondation Hirondelle et qu'il lui présentait les sincères condoléances du Conseil de la Fondation, de l'ensemble des collaborateurs de la Fondation Hirondelle, au siège de Lausanne en Suisse et dans toutes les stations de radio qu'elle gère dans le monde.

De nationalité congolaise, âgé de 31 ans et licencié en droit de l'Université catholique de Bukavu, Serge Maheshe était marié et père de deux enfants. Il avait rejoint Radio Okapi en tant que journaliste en février 2003 et assumait depuis décembre 2006 les fonctions de Secrétaire de rédaction et de Chef d'antenne pour la province du Sud Kivu, à Bukavu.

Journaliste talentueux et rigoureux dans son travail, il s'était engagé corps et âme pour la paix dans son pays. Il a, tout au long de sa carrière, servi avec professionnalisme les millions de Congolais qui écoutent chaque jour Radio Okapi et font confiance à ses reporters qui, comme lui, se dévouent pour donner une information rigoureuse, honnête et impartiale.

Serge Maheshe couvrait l'actualité en zones de conflit, dans des situations souvent dangereuses, en Ituri et dans le Nord et le Sud Kivu, malgré les risques encourus du fait des conditions de sécurité souvent volatiles à l'Est de la RDC, se forgeant une réputation méritée à travers le pays, grâce à son travail sur les ondes de Radio Okapi pour consolider la paix et renforcer les initiatives de réconciliation.

« La disparition de ce jeune journaliste dans des circonstances tragiques, qui a contribué de manière éminente à offrir à la population du pays et à celle de Bukavu en particulier, l'information indépendante à laquelle les Congolais aspirent, nous rappelle que l'engagement pour la paix demeure un défi quotidien », souligne la MONUC.

La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo et la Fondation Hirondelle demandent aux autorités congolaises de tout mettre en ?uvre pour que les auteurs de ce lâche assassinat, que rien ne saurait justifier, soient poursuivis, arrêtés et traduits devant la justice afin de répondre de leurs actes.