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Ban juge essentiel de renforcer l'autonomisation des femmes après un conflit

Ban juge essentiel de renforcer l'autonomisation des femmes après un conflit

Un groupe de femmes somaliennes.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé lundi qu'il était essentiel de renforcer l'autonomisation des femmes et des filles au lendemain des conflits en les impliquant aux efforts de prévention de la reprise des hostilités et de consolidation de la paix.

L'ONU s'apprête à célébrer le dixième anniversaire de l'adoption de la résolution 1325 (2000) qui porte sur l'impact des conflits armés sur les femmes et les filles. En près de 10 ans, seulement 16 pays ont adopté un plan d'action national pour mettre en œuvre cette résolution.

Dans un message lu par la Vice Secrétaire générale, Asha-Rose Migiro, lors d'une séance du Conseil de sécurité, M. Ban demande au Conseil de mettre en place un mécanisme de surveillance de l'application de la résolution 1325.

« La fin d'un conflit ne doit pas donner lieu à la marginalisation des femmes et des filles ni à leur relégation dans des rôles stéréotypés; celles-ci devant à l'inverse participer pleinement aux négociations de paix et aux efforts de médiation », a estimé Mme Migiro.

Selon elle, l'expérience prouve que les contributions des femmes dans les situations post-conflit peuvent faire la différence dans le domaine de la reconstruction et de la survie des communautés.

Mme Migiro a appelé les États Membres à mettre en œuvre conjointement la résolution 1325 ainsi que les résolutions 1820 et 1888 relatives à la violence sexiste pendant les conflits. Le renforcement de la participation des femmes aux processus de prise de décisions est vital pour surmonter le fléau de la violence sexuelle, a-t-elle conclu.

De son côté, la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, Rachel Mayanja, présentant le rapport du Secrétaire général sur les femmes, la paix et la sécurité, a rappelé que neuf ans après l'adoption de la résolution 1325 par le Conseil de sécurité, les femmes et filles continuent d'être les victimes de violences sexuelles dans les conflits armés.

Ces violences se poursuivent même après la fin des conflits, a ajouté la Conseillère spéciale, alors que les atrocités commises dans les situations postconflit attirent souvent peu l'attention des médias.

Mme Mayanja a jugé essentiel que le Conseil de sécurité continue de jouer un rôle de plaidoyer important pour exclure les violences sexuelles des conflits en tant qu'armes de guerre. Tout en se félicitant de l'adoption de la résolution 1888, elle a estimé que le Conseil de sécurité devrait insister sur l'inclusion des femmes dans les opérations de maintien de la paix, notamment pour participer activement aux efforts de paix.

Mme Mayanja a déclaré que malgré les progrès, trop peu de femmes prennent part aux négociations de paix dans les pays frappés par des conflits. L'impact des conflits sur les femmes et les filles ne figure pas encore de manière assez significative dans les rapports, et la dimension sexospécifique dans les conflits armés est loin d'être un élément universel dans les rapports du Conseil de sécurité.

Pour sa part, Inès Alberdi, directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a estimé que la priorité devrait être donnée à l'accroissement de la participation des femmes aux processus de prise de décisions dans les institutions impliquées dans le maintien et la consolidation de la paix. « Nous devons investir dans le renforcement de la capacité des groupes de femmes avant même la fin des conflits », a-t-elle dit, ajoutant que l'UNIFEM s'attachait à cet effort, en facilitant, par exemple, le dialogue entre femmes israéliennes et palestiniennes à travers la Commission internationale des femmes pour une paix israélo-palestinienne juste et durable.

Mme Alberdi a salué l'adoption, le 30 septembre dernier, de la résolution 1888 sur la violence à l'égard des femmes pendant les conflits.

Elle a également estimé que la protection des droits fonciers des femmes devrait être intégrée dans les efforts de redressement ainsi que dans les négociations de paix. Elle a demandé une augmentation, d'ici à un an, d'au moins 50% du nombre de femmes faisant partie du personnel militaire et policier de maintien de la paix.