Crise alimentaire : Ban réclame les 20 milliards de dollars promis par le G8
Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a réclamé samedi les 20 milliards de dollars promis par le G8 en juillet pour faire face à la crise alimentaire, lors d'une conférence sur cette question à New York à laquelle participait la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Rodham Clinton.
« La crise alimentaire est loin d'avoir disparu. Chaque jour davantage de personnes sont privées de la nourriture dont elles ont besoin parce que les prix restent trop élevés, que leur pouvoir d'achat s'est réduit à la cause de la crise économique ou parce que les pluies ne sont pas venues et que les réserves de céréales ont été mangées », a rappelé le Secrétaire général lors de cette réunion.
« Nous avons des promesses à hauteur de 20 milliards de dollars et il nous faut maintenant nous assurer que cet argent est déboursé rapidement et de façon efficace », a-t-il insisté, en référence aux promesses faites par 26 pays lors du sommet du G8 à L'Aquila (Italie) en juillet.
M. Ban a souhaité un recentrage de l'attention sur les petits agriculteurs, notamment en Afrique, et la promotion des solutions nationales.
La faim chronique est un défi les plus importants qui se posent au monde, a dit Hillary Clinton. « Il faut s'assurer qu'il existe assez de nourriture et que les gens ont les moyens de se la procurer. C'est une priorité de l'administration du président Obama », a-t-elle dit.
Hillary Clinton a souligné la nécessité d'investir dans des plans nationaux. « Nous aurons la meilleure chance de réussir si l'on noue des partenariats », a-t-elle fait observer.
Il faudra aussi « s'attaquer aux causes fondamentales de la faim », a ajouté Mme Clinton, pour qui les femmes doivent être « au coeur des efforts parce que la majorité des agriculteurs sont des femmes ». Les efforts devront par ailleurs mobiliser les organisations multilatérales pour la mise en oeuvre des plans nationaux, selon elle.
La Secrétaire d'Etat a souligné que si l'aide humanitaire d'urgence devrait être maintenue il fallait redresser la courbe descendante de l'aide à l'agriculture.
Elle a salué l'exemple du Rwanda, qui a déjà mis en place un programme national d'assistance à l'agriculture financé au niveau national et que le président Paul Kagamé a présenté lors de la conférence.
Le Rwanda a par exemple réussi à réduire de 90% les importations de bananes et 95% des ménages produisent de la nourriture à un niveau qui dépasse les recommandations de la FAO en matière de calories par jour.