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Ban demande l'arrêt des combats au nord du Yémen

Ban demande l'arrêt des combats au nord du Yémen

Une fillette de Harf Sufyan attend que des tentes soient montés près de Khaiwan, au Yémen.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé vendredi sa grave préoccupation concernant des raids militaires aériens au nord du Yémen qui ont fait de nombreux morts parmi la population civile et a demandé l'arrêt des combats.

« Le Secrétaire général exhorte toutes les parties au conflit à cesser immédiatement tous les combats et à permettre d'urgence l'accès humanitaire dans toutes les zones touchées », a déclaré sa porte-parole Michèle Montas.

« C'est la seconde attaque aérienne qui se termine par la mort de civils en trois jours », a regretté pour sa part la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, qui a exhorté le gouvernement à lancer une enquête et à prendre des mesures immédiatement pour éviter qu'un tel événement ne se reproduise.

« Je rappelle au gouvernement et aux forces armées du Yémen leur obligation de protéger les civils pris dans les combats et de défendre le droit international humanitaire et les droits de l'homme », a-t-elle ajouté.

« Le gouvernement devrait lancer une enquête pour déceler les erreurs dans l'opération et éviter une nouvelle tragédie », a insisté la Haut Commissaire.

La situation au Yémen s'est détériorée rapidement depuis le 12 août, alors qu'a éclaté la sixième confrontation depuis 2004 entre le gouvernement et les rebelles du mouvement chiite al-Houthi, basé en Arabie saoudite.

De son côté le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a déploré le bombardement qui a fait de nombreuses victimes parmi les femmes et les enfants ayant trouvé refuge dans le camp de fortune d'Al Adi, selon la directrice pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à l'UNICEF, Sigrid Kaag.

Près de 150.000 personnes sont déplacées et ont besoin d'assistance au Yémen. Pour l'instant le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) n'a reçu aucun financement pour son appel humanitaire à contributions de 23,7 millions pour ce pays.

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) estime que la situation humanitaire de la population civile piégée par le conflit est alarmante.

Depuis cinq semaines, la ville de Sa'ada est quasiment isolée du reste du monde et inaccessible à la communauté humanitaire des Nations Unies. La plupart des personnes déplacées sont coincées et dangereusement exposées aux combats car elles sont dans l'incapacité d'atteindre les zones plus sûres, selon une porte-parole de l'agence, Melissa Fleming.

« Profitant d'une accalmie dans les combats qui opposent les troupes gouvernementales aux forces d'al-Houthi, le HCR a réussi cette semaine à atteindre certaines personnes déplacées à Sa'ada par l'intermédiaire d'une ONG partenaire locale. Aujourd'hui, notre ONG partenaire locale prévoit de faire une distribution d'aide du HCR à plus de 700 personnes déplacées dans la ville de Sa'ada où la situation humanitaire est la plus dramatique. La distribution d'aide se poursuivra tant que les conditions de sécurité le permettent », a-t-elle expliqué.

Une mission récente du HCR à la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen a évalué les possibilités d'accès à la province de Sa'ada à partir de l'Arabie saoudite voisine, en particulier vers la région de Baqim, à 20 kms environ de la frontière.

On estime à plus de 15.000 le nombre de déplacés dans la région de Baqim. La mission a également appris que les combats s'étaient étendus à cette partie du Yémen et que des centaines de familles vivraient dans des écoles et dans d'autres bâtiments publics, voire en plein air, au bord des routes, sous les ponts, avec peu de nourriture pour vivre. Ces personnes ont un besoin urgent d'abri, de nourriture et d'eau, selon le HCR.

En plus de l'aide d'urgence déjà expédiée par bateau vers le Yémen, le HCR a envoyé des tentes, matelas, couvertures et autres matériels d'aide destinés à plus de 2.000 personnes du côté saoudien de la frontière avec le Yémen. L'agence des Nations Unies pour les réfugiés est prête à lancer une opération à partir de la frontière avec l'Arabie saoudite pour avoir accès et assister les personnes déplacées dispersées au nord de la ville de Sa'ada, en attendant l'autorisation des deux gouvernements.