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REPORTAGE : Au Darfour, une main tendue pour les plus vulnérables

REPORTAGE : Au Darfour, une main tendue pour les plus vulnérables

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La paix durable au Darfour passe par de nombreux efforts et notamment par un bâtiment gouvernemental insignifiant dans l'immense ville soudanaise d'El Fasher. Là, dans un des bureaux du ministère des Affaires sociales pour le Nord-Darfour, Rosal Fischer travaille. Fonctionnaire du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) elle met quotidiennement son énergie au service de la protection des enfants. Son objectif: « Insuffler de l'inspiration et de la motivation ».

La paix durable au Darfour passe par de nombreux efforts et notamment par un bâtiment gouvernemental insignifiant dans l'immense ville soudanaise d'El Fasher. Là, dans un des bureaux du ministère des Affaires sociales pour le Nord-Darfour, Rosal Fischer travaille. Fonctionnaire du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) elle met quotidiennement son énergie au service de la protection des enfants. Son objectif: « Insuffler de l'inspiration et de la motivation ».

Depuis le mois de mai, Rosal a formé, guidé et entrainé plus de 40 travailleurs humanitaires, ainsi que de nombreux fonctionnaires du gouvernement, afin qu'ils fournissent une assistance efficace et adaptée aux enfants, notamment en les aidant à reconstruire leur vie marquée par des années de guerre et de pauvreté.

« C'est le renforcement des capacités », a noté Rosal Fischer, interrogée par le Centre d'actualités de l'ONU, à l'occasion de la Journée internationale de l'aide humanitaire célébrée le 19 août. Elle utilise le jargon humanitaire pour décrire l'assistance fournie par les agences de l'ONU, les organisations non-gouvernementales et les autres groupes aux communautés locales dans les pays pauvres afin que ces derniers disposent des connaissances et des ressources nécessaires pour accomplir le travail crucial qui va de l'installation des infrastructures de base tel que l'eau, aux efforts à long terme comme l'amélioration des soins et la protection des enfants.

Rosal Fischer fait partie de l'une des équipes de l'UNICEF au Darfour. Au cours des six dernières années, dans cette région du Soudan en proie à la violence, des centaines de milliers de personnes sont mortes, victimes des combats, de maladies ou de malnutrition.

Le niveau des violences a sensiblement diminué depuis que l'Opération hybride UA-ONU au Darfour (MINUAD) a débuté ses opérations de maintien de la paix au début de l'année. Cependant, quelque 2,7 millions de personnes sont toujours déplacées, et la plupart d'entre elles vivent dans des camps de fortune. Les enfants restent les plus vulnérables.

Viet Nam, Londres, Moscou, Tibet : Rosal Fischer connaît bien le terrain et travaille depuis plus de 11 ans pour des organisations non gouvernementales. Lorsque l'opportunité de travailler au Darfour s'est présentée, Rosal n'a pas voulu la laisser passer.

Aider la population du Darfour à se préparer pour le long terme, une fois que les humanitaires seront repartis vers de nouvelles crises, était l'un des aspects de la mission qui a séduit Rosal Fischer. « Ils réalisent que nous ne serons pas toujours là », note l'humanitaire.

Il n'y a pas de « journée type », selon Rosal, qui a passé deux jours la semaine dernière à visiter la petite ville de Kafod pour superviser un projet de désarmement, de démobilisation et de réintégration des enfants soldats. A El Fasher, ses journées de travail à l'UNICEF commencent généralement vers 8 heures, heure à laquelle elle regarde ses emails et complète quelques tâches administratives avant de se mettre en route pour le ministère des Affaires sociales, où elle a été placée par l'UNICEF à la suite d'un accord avec le gouvernement.

Avec l'aide d'une traductrice locale, Rosal Fischer peut s'entretenir avec les travailleurs sociaux au sujet de cas individuel, les former sur l'aide psychologique et sociale à apporter aux enfants effrayés par la guerre, et elle peut également discuter des futurs projets avec les fonctionnaires du gouvernement.

« Mon objectif est d'insuffler de l'inspiration et de la motivation », dit Rosal, avec beaucoup de simplicité. C'est surtout un travail sur le long terme, où les résultats ne seront pas visibles en une journée mais après plusieurs semaines, voire plusieurs mois, tels que le projet d'installer un centre professionnel pour les enfants de la rue à El Fasher. « Avec un peu de chance, ce sera une manière de donner aux enfants des rues une façon alternative de recevoir une éducation et d'avoir un accès à un meilleur revenu », ajoute-t-elle.

Le quotidien de Ros Fischer c'est également résoudre les différents problèmes qui se posent. « Peut être qu'il n'y a plus assez d'essence dans le véhicule donné par l'UNICEF », a-t-elle expliqué, « où encore la question de l'essence pour les mobylettes que les travailleurs sociaux utilisent pour les visites à domiciles ». Selon Rosal, les problèmes sont souvent d'ordre financier. L'une des tâches les plus importantes et les plus difficiles de son travail consiste à se procurer un financement.

L'UNICEF est l'une des nombreuses agences de l'Organisation des Nations Unies qui opère, chaque jour, au Darfour et à travers le monde, pour aider ceux dans le besoin. A l'occasion de la Journée internationale de l'aide humanitaire célébrée le 19 août, la lumière est faite sur le travail de l'UNICEF.