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L'Iraq à nouveau dans une phase critique avant les élections de janvier 2010 - Ban

L'Iraq à nouveau dans une phase critique avant les élections de janvier 2010 - Ban

Une femme iraquienne avec une carte électorale.
L'Iraq entre à nouveau dans une phase critique, caractérisée par ses responsabilités accrues en matière de sécurité et par les importantes élections nationales prévues pour janvier 2010, estime le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport rendu public lundi.

« Alors que l'on s'attendait à une augmentation de la violence au moment où l'armée américaine quitterait les villes, le 30 juin, on a constaté un calme relatif et les forces de sécurité iraquiennes ont réussi à assumer les responsabilités en matière de sécurité dans des régions critiques du pays. J'espère que cette tendance laisse bien présager de l'avenir de l'Iraq », écrit M. Ban dans ce rapport au Conseil de sécurité.

Il juge également « encourageant de constater que la série d'élections prévues au cours de l'année à venir, et les importants préparatifs en cours en prévision des élections nationales ont permis aux institutions nationales iraquiennes – et en particulier à la Commission électorale – d'acquérir une réelle expérience en matière d'activités électorales ». « Les élections les plus récentes, dans le Kurdistan iraquien, se sont déroulées avec succès et n'ont donné lieu à aucun incident », note-t-il.

Selon le Secrétaire général, l'inscription des électeurs sur les listes électorales sera un élément clef du succès des élections parlementaires de janvier 2010, ainsi que des élections qui pourraient se tenir plus tard dans l'année au niveau des districts et des sous-districts.

« L'heure est venue pour les dirigeants politiques de faire preuve de leurs qualités d'hommes d'État. J'exhorte le Conseil des représentants à adopter, dans un esprit de réconciliation nationale et en signe de progrès politique, une loi électorale sans exclusive afin de ne pas mettre en danger la tenue de ces élections nationales prévues par la Constitution », ajoute-t-il.

Ban Ki-moon juge préoccupants les rapports entre le gouvernement fédéral de Bagdad et les dirigeants de la région du Kurdistan iraquien. « Compte tenu de l'adoption récente du projet de Constitution régionale pour le Kurdistan, qui revendique des zones qui font actuellement l'objet de discussions au sein de l'Équipe spéciale de haut niveau réunie sous les auspices de l'ONU, j'exhorte le gouvernement régional du Kurdistan et le parlement du Kurdistan iraquien à revenir sur ces dispositions », dit-il. Il lance également un appel afin qu'il soit mis fin aux déclarations provocatrices.

Concernant la situation économique, il note que l'Iraq se trouve à un moment important de son processus de redressement et de développement. Il exhorte les dirigeants « à placer les besoins de tous les citoyens, et en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables, au cœur de la planification du développement ». La relance économique de l'Iraq doit « chercher à remédier aux inégalités au moyen d'investissements dans les services sociaux, la protection sociale et la réalisation des droits fondamentaux de chacun, hommes, femmes et enfants », ajoute-t-il.

Il souligne que l'épuisement des ressources en eau, notamment compte tenu de la sécheresse prolongée qui règne actuellement, est un motif de profondes préoccupations pour les organismes des Nations Unies présents en Iraq. « Un accès accru aux cours d'eau transfrontières venant de la République islamique d'Iran, de la République arabe syrienne et de la Turquie paraît de plus en plus nécessaire aux dirigeants iraquiens, qui ont insisté sur la nécessité d'une participation de l'ONU au dialogue régional sur la gestion de ces cours d'eau », note-t-il. Il se félicite de ces initiatives et encourage l'Iraq et ses voisins à continuer de dialoguer afin de trouver une solution à long terme à l'exploitation des cours d'eau partagés.

Il note enfin que l'amélioration de la situation en matière de sécurité dans le pays a contribué aux retours de réfugiés et de personnes déplacées. « Il est indispensable, pour préparer le terrain en vue du retour de ces réfugiés et déplacés, de pouvoir leur offrir des terres et de disposer de davantage de ressources pour répondre à leurs besoins en matière de logement et autres besoins de base », écrit-il.