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L'ONU encourage Haïti à éviter de nouvelles crises politiques

L'ONU encourage Haïti à éviter de nouvelles crises politiques

Des écoliers haïtiens.
Au terme d’une visite officielle de quatre jours en Haïti, une délégation du Conseil de sécurité a encouragé les Haïtiens à éviter de nouvelles crises politiques et à privilégier le dialogue pour surmonter les nombreux défis dans le domaine de la sécurité, du renforcement institutionnel et du développement économique et social.

Au terme d'une visite officielle de quatre jours en Haïti, une délégation du Conseil de sécurité a encouragé les Haïtiens à éviter de nouvelles crises politiques et à privilégier le dialogue pour surmonter les nombreux défis dans le domaine de la sécurité, du renforcement institutionnel et du développement économique et social.

« Un partenariat renforcé entre le gouvernement haïtien et la communauté internationale reste nécessaire pour le succès des actions qui doivent être entreprises dans le futur », a déclaré samedi le chef de la délégation, l'ambassadeur Jorge Urbina, lors d'une conférence de presse.

« La collaboration des acteurs institutionnels et politiques reste indispensable. Toutes les branches de l'Etat doivent collaborer, tout en remplissant leur rôle, pour mettre en œuvre rapidement les actions nécessaires. Le pays ne peut pas se permettre de nouvelles crises politiques et, dans ce sens là, la collaboration de toutes les branches de l'Etat constituera une contribution très importante. Les membres du Conseil de sécurité encouragent les acteurs politiques, notamment les partis politiques, à garder le calme et à agir de façon constructive lors des prochaines élections, qui seront sans doute une opportunité pour le peuple haïtien de faire entendre sa voix et sa volonté », a-t-il ajouté.

Le chef de la délégation a estimé que les efforts des autorités haïtiennes et de la communauté internationale pour renforcer la police, la justice, le système carcéral et l'administration des frontières devaient être poursuivis.

L'amélioration des conditions économiques et sociales reste également essentielle pour la stabilité du pays. Les membres du Conseil de sécurité encouragent l'assistance internationale et un soutien, dans le court terme, à la création d'emplois, sans oublier la nécessité d'avoir des objectifs très clairs pour le long terme.

Lors de sa visite, la délégation du Conseil a assisté le 12 mars à Port-au-Prince, à la réouverture de l'Ecole de la Magistrature (EMA), un pas important franchi dans le cadre de la réforme du système judiciaire.

Créée par la Constitution haïtienne de 1987, l'EMA a été ouverte en 1995. Cependant elle a été fermée en 2003 « pour des raisons politiques et juridiques », comme l'a rappelé le directeur de l'institution, Lionel C Bourgoin. L'Ecole de la Magistrature a pour mission de fournir une formation initiale aux futurs magistrats, assurer la formation continue des magistrats et auxiliaires de la justice.

La délégation du Conseil de sécurité a également effectué le 13 mars une visite dans la ville de Gonaïves, où elle a pu voir sur le terrain le travail réalisé par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et les difficultés rencontrées, notamment après les cyclones de l'année dernière qui ont ravagé cette ville.

La délégation s'est rendue à la Centrale électrique de Gonaïves qui, grâce aux 10 mégawatts disponibles, alimente non seulement la Cité de l'indépendance mais aussi sept autres villes du Bas-Artibonite.

Elle a visité aussi le projet de la protection des bassins versants mené de façon conjointe par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Bureau international du travail (BIT) et Programme alimentaire mondial (PAM)). Il s'agit de prévenir des désastres naturels par la protection de l'environnement et la création d'emploi dans la ville des Gonaïves et ses environs. D'un budget de plus de 6 millions de dollars pour une durée de deux ans (2008-2010), ce programme va générer en moyenne plus de 21.000 emplois temporaires tous les 75 jours.

Le représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti, Hédi Annabi, a souhaité que ce type de visite se multiplie pour mieux faire comprendre aux Etats membres du Conseil de sécurité, les défis que doit relever la MINUSTAH pour la stabilité et le développement d'Haïti.

« Nous espérons que cette visite du Conseil de Sécurité sur le terrain lui permettra d'avoir une meilleure perception de la réalité et de réaliser l'importante de la présence et l'utilité des Nations Unies ici. Nous espérons également que cette visite permettra aux membres de la délégation de transmettre à leur gouvernement respectif ce qu'ils ont vu et les encourager à apporter une contribution supplémentaire en faveur d'Haïti », a-t-il dit.