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Afghanistan : Pillay inquiète de la détérioration des droits fondamentaux

Afghanistan : Pillay inquiète de la détérioration des droits fondamentaux

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En présentant aujourd’hui son rapport annuel sur l’Afghanistan au Conseil des droits de l’homme à Genève, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a fait état d’une détérioration de la situation des droits de l’homme dans ce pays.

En présentant aujourd'hui son rapport annuel sur l'Afghanistan au Conseil des droits de l'homme à Genève, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a fait état d'une détérioration de la situation des droits de l'homme dans ce pays.

Dans son rapport, Mme Navi Pillay appelle les groupes anti-gouvernementaux et les forces pro-gouvernementales à mieux respecter l'obligation de protection des civils, notamment les femmes et les enfants.

La Haut-Commissaire indique que les violences à l'égard des femmes, telles que les viols, les crimes d'honneurs, les mariages précoces et forcés, l'exploitation et l'esclavage sexuel restent largement répandues. « La violence est toléré par la famille et la communauté » affirme Mme. Pillay qui ajoute que « le gouvernement afghan n'a pas réussi à protéger adéquatement les droits des femmes en dépit des garanties constitutionnelles ».

La Haut-Commissaire explique, en outre, qu'il y a un accroissement dramatique des menaces et intimidations à l'égard des femmes ayant une vie publique ou travaillant hors de leur domicile. Ceci a pour conséquence, explique Mme Navi Pillay, d'obliger ces femmes à s'écarter de la vie publique et à quitter leurs emplois. Elle appelle ainsi à une meilleure protection des femmes et filles dans les sphères privées et publiques et à la mise en place de politiques et programmes allant dans ce sens.

D'autre part, elle souligne que l'incapacité à traduire en justice les auteurs de crimes passés et d'autres violations amoindrit la légitimité du système et des institutions judiciaires afghans, avec pour implication la perte de confiance du peuple envers le gouvernement et les institutions publiques.

S'intéressant à la liberté d'expression, Navi Pillay indique que des groupes de la société civile et des medias ont subi des menaces et intimidations, et que l'on a enregistré l'assassinat de journalistes, en 2008. Elle averti que « durant les mois qui vont précéder l'élection présidentielle du 20 août 2009, les medias vont continuer a s'auto censurer ou a subir la pression de ne diffuser que les points de vue favorables à certains intérêts politiques et candidats, et les citoyens risqueront de subir des menaces et attaques contre l'exercice de leur liberté d'expression ».

Dès que le moratoire de trois ans sur la peine de mort a pris fin en octobre 2007, son application a repris, en 2008, a déclaré, Mme Pillay. Compte tenu de la faiblesse de son système judiciaire, la Haut-Commissaire a "fermement exhorté" le gouvernement afghan à rétablir ledit moratoire.