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Haïti : Les casques bleus viennent en aide à la population de la Grosse Caye

Haïti : Les casques bleus viennent en aide à la population de la Grosse Caye

Un casque bleu de la MINUSTAH discute avec une fillette haïtienne.
Des casques bleus de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) ont procédé récemment à une distribution de nourriture sur l'île de la Grosse Caye, où la population est livrée à elle-même.

Des casques bleus de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) ont procédé récemment à une distribution de nourriture sur l'île de la Grosse Caye, où la population est livrée à elle-même.

Des soldats de la paix brésiliens, uruguayens, français et sri-lankais ont apporté au total 400 kilos de riz et 400 kilos de lait en poudre à distribuer à la population. Un réconfort pour les habitants de l'île, située en face de la ville d'Aquin dans le département du Sud. « Ces habitants sont dépourvus de tout. Ils sont pratiquement oubliés du reste du pays », a expliqué Fernando Ramesh, un des responsables de l'opération.

La population a également bénéficié de consultations médicales gratuites. Un jeune homme ayant une déchirure profonde au bras droit a vu sa plaie désinfectée et pansée. La jeune mère d'un nouveau-né a, quant à elle, reçu les conseils du médecin-militaire brésilien, l'incitant à allaiter son enfant déshydraté.

Les enfants ont eu droit, pour leur part, à une attention toute spéciale. Des jouets et des sucreries leur ont été offerts en cette occasion. « Merci. Je suis contente de vous voir », dit en souriant Ketty, une petite fille de 6 ans.

La venue des militaires de la MINUSTAH sur l'île de la Grosse Caye a également été l'occasion pour les habitants de partager certaines de leurs doléances. « Nous apprécions votre visite. Cependant nous espérons que cela ne s'arrêtera pas là car nous avons besoin de beaucoup d'aide puisque nous n'avons pratiquement rien. Le plus dur c'est qu'il n'y a pas d'école sur l'île et c'est terrible pour nous et nos enfants », a dit Jésula, mère de quatre enfants.

Cette femme a ainsi expliqué qu'aucun de ses enfants ne fréquente une institution scolaire. Les années précédentes ses deux ainés étaient en classe à Saint Louis, ville du Sud du pays.

Elle et ses enfants y vivaient tandis que le père, resté sur l'île, s'adonnait à la pêche. « Mais la pêche rapporte de moins en moins et cette année nous n'avons pas pu trouver l'argent pour payer le loyer de la maison à Saint Louis », a poursuivi Jésula.

Sans eau potable, sans électricité, sans aucune présence visible de l'Etat, les 400 à 600 habitants de l'île de la Grosse Caye sont condamnés à se tourner perpétuellement vers la « Grande terre » pour y trouver de quoi subvenir à leur besoin.

Ils sont également sujets à des pressions des narcotrafiquants voyant en eux de faciles complices de leur activités illicites. « La pauvreté est forte et les tentations également. Aussi la MINUSTAH entend-elle intensifier l'aide apportée à la population de cette île », a expliqué M. Ramesh.

Des projets de développement sont ainsi envisagés, portant notamment sur la pêche et la création d'activités génératrices de revenus. « A travers des projets à impact rapide, la MINUSTAH fournira bientôt des bateaux aux pêcheurs de l'île ainsi que des glacières capables de conserver le poisson», a indiqué M. Ramesh.