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RDC : La situation pourrait être bien pire sans la MONUC, selon le général Gaye

RDC : La situation pourrait être bien pire sans la MONUC, selon le général Gaye

Le lieutenant-général Babacar Gaye.
La situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pourrait être bien pire sans la force de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en RDC (MONUC), selon le commandant de cette force, le général Babacar Gaye, en réponse aux critiques parues dans la presse.

La situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pourrait être bien pire sans la force de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en RDC (MONUC), selon le commandant de cette force, le général Babacar Gaye, en réponse aux critiques parues dans la presse.

« La protection des civils fait partie de notre mandat et la résolution 1794 déclare qu'il s'agit de la première de nos priorités. Notre déploiement répond à ce besoin de protéger la population et nous sommes déployés partout dans les Kivus », déclare le général dans un entretien publié par la MONUC.

« Evidemment, quand la situation atteint un certain degré de violence, à ce moment, avec notre mandat de protection, nos actions sont critiquées par tout le monde. Mais si la MONUC n'était pas là, les choses pourraient être bien pires », ajoute-t-il. Il rappelle qu'il y a plus d'un million de personnes déplacées dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, certaines déplacées depuis plus d'un an.

Plusieurs reportages dans les médias font état d'une certaine confusion quant aux effectifs et à l'efficacité de la force de la MONUC. La Mission de l'ONU précise que sur les 17.421 casques bleus qui constituent la force de la MONUC, plus de 90% sont déployés dans l'est de la RDC : 6.139 sont stationnés dans le Nord-Kivu, dont entre 800 et 1000 à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, 3.513 autres casques bleus sont dans le Sud-Kivu et 3.769 en Ituri, des régions où la situation sécuritaire est volatile. Le reste de la force de la MONUC est disséminé dans l'ouest de la RDC, dont la capitale Kinshasa.

De son côté, la porte-parole du Secrétaire général de l'ONU a indiqué lundi que le conseiller spécial du Secrétaire général sur la prévention du génocide, Francis Deng, était de retour d'une mission de douze jours dans la région des Grands Lacs. Il s'est rendu en RDC, au Rwanda et en Ouganda pour déterminer si la violence et les violations des droits de l'homme au Nord-Kivu peuvent être considérées comme des violations de la Convention sur le génocide.

Par ailleurs, dans un rapport publié vendredi, un groupe d'experts surveillant l'embargo des Nations Unies sur les armes concernant la RDC affirme avoir trouvé des preuves que les autorités rwandaises et l'armée congolaise ont aidé des groupes rebelles adverses dans la guerre qui ravage l'est de la République démocratique du Congo.

Selon ce rapport remis au Conseil de sécurité, il y a peu d'éléments écrits disponibles pour prouver le soutien matériel rwandais au mouvement rebelle du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Toutefois, les experts ont trouvé des preuves que les autorités rwandaises ont participé au recrutement de soldats, dont des enfants, et ont facilité la fourniture d'équipements militaires et envoyé leurs propres officiers et des unités en RDC pour soutenir le CNDP.

Le groupe d'experts suggèrent au Comité de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU de rappeler au gouvernement du Rwanda ses obligations.

En ce qui concerne les autorités de RDC, les experts affirment avoir obtenu des preuves solides que l'armée gouvernementale, les FARDC, a collaboré avec le mouvement des Forces pour la libération du Rwanda (FDLR), en lui fournissant des équipements militaires et en menant des opérations conjointes contre le CNDP.

Le groupe d'experts recommande au Comité de sanctions du Conseil de sécurité de réclamer aux autorités de la RDC « d'émettre des directives claires à leurs troupes interdisant toute collaboration et cohabitation avec les FDLR et le PARECO ».