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Afghanistan : Optimisme prudent de la délégation du Conseil de sécurité après sa visite

Afghanistan : Optimisme prudent de la délégation du Conseil de sécurité après sa visite

Le Conseil de sécurité de l'ONU.
La situation en matière de sécurité reste difficile en Afghanistan mais d'importants progrès offrent matière à un « optimisme prudent », a affirmé jeudi devant ses collègues du Conseil de sécurité le représentant permanent de l'Italie, Giulo Terzi di Sant'Agata, lors d'un compte rendu sur la visite d'une délégation du Conseil menée sous sa direction du 21 au 28 novembre 2008 dans ce pays.

En attendant la publication du rapport sur cette visite, il a estimé que la mission avait réalisé son principal objectif, à savoir se faire par soi-même une idée de la situation qui prévaut en Afghanistan à un moment critique. Lors de sa visite, la délégation a notamment rencontré le président Hamid Karzaï et plusieurs de ses ministres.

L'amélioration des relations avec le Pakistan, certaines nominations laissant espérer un renforcement de la lutte contre la corruption et une meilleure gouvernance, la baisse des surfaces de pavot cultivées, et le fait que quelque 2 millions d'Afghans se sont faits enregistrer sur les listes électorales en vue des scrutins de 2009 et 2010, offrent matière à un « optimisme prudent », a affirmé M. Terzi di Sant'Agata.

De même, a-t-il ajouté, le fait que les insurgés soient concentrés dans certaines régions spécifiques et n'offrent pas de solution de rechange au gouvernement. Aussi, selon lui, il faut éviter de se laisser aller à l'insatisfaction et à la frustration, reprenant en cela le point de vue exprimé par le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afghanistan, Kaï Eide, lors de son dernier exposé devant le Conseil, le 14 octobre.

Parmi les progrès observés, M. Terzi di Sant'Agata a également cité « l'afghanisation » du secteur de sécurité : grâce à une meilleure efficacité des forces afghanes de sécurité, les opérations menées exclusivement par la Force internationale d'assistance à l'Afghanistan (FIAS) sont désormais exception. Il a également vu parmi ses interlocuteurs afghans « un consensus croissant » autour de l'idée que tout dialogue entre le gouvernement afghan et les éléments d'opposition doit être conduit en position de force par les autorités afghanes et sur le préalable d'une renonciation à l'usage de la violence et du respect de la Constitution afghane. Les négociations sont complémentaires à la lutte antiterroriste, et non une alternative à celle-ci, et elles « ne doivent pas aboutir à une plus grande influence de l'obscurantisme des Taliban sur la société afghane », a-t-il souligné.

L'impact du conflit sur les civils est très préoccupant et la majorité des victimes civiles sont dues aux insurgés qui les prennent systématiquement pour cible, a déclaré M. Terzi di Sant'Agata. La FIAS veille à faire le moins possible de victimes civiles et à prendre des mesures de réparation quand il y en a, a-t-il assuré.

M. Terzi di Sant'Agata a déclaré que la mission avait reçu des informations sur ce qui est perçu comme une déficience de l'aide humanitaire. On attend de la communauté internationale plus de transparence et de coordination dans ses efforts humanitaires, a-t-il expliqué. La mission du Conseil en Afghanistan a par ailleurs été informée des mesures prises pour assurer la sécurité alimentaire de la population pendant l'hiver. Mais, a ajouté le représentant, des préoccupations ont été exprimées sur une insuffisance des ressources nécessaires pour poursuivre cette aide alimentaire au-delà de mars 2009. Il a donc lancé un appel à la communauté internationale en ce sens.