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Le Liban a besoin d'une législation plus sévère contre le trafic d'êtres humains, selon l'ONU

Le Liban a besoin d'une législation plus sévère contre le trafic d'êtres humains, selon l'ONU

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Le Liban a besoin d'une législation plus sévère contre le trafic d'êtres humains, alors que le pays est une destination pour des victimes de ce trafic en provenance d'Europe de l'est, en particulier de Moldova, selon l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).

Selon un rapport qui vient d'être publié, seuls 60 affaires de trafic d'êtres humains sont officiellement identifiées chaque année au Liban, que ce soit devant les tribunaux ou à travers le Bureau national des plaintes, souligne l'UNODC dans un communiqué publié lundi.

Une des grandes difficultés dans l'identification des victimes est l'absence de loi dans le code pénal libanais concernant le trafic d'êtres humains. Sur les 30 affaires traitées par les tribunaux à partir de la législation existante sur la criminalité, telle que l'enlèvement, les coupables ont reçu une amende de 350 dollars et une peine de prison de moins de six mois. Les victimes ont souvent peur de parler, terrorisées par les représailles ou la stigmatisation. Beaucoup tout simplement ne connaissent pas leurs droits et le silence perpétue le cycle d'exploitation.

Le rapport, commandé par l'UNODC, a été réalisé par les Statistiques du Liban, une organisation basée à Beyrouth, en coopération avec le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF). Les données statistiques portent sur la période entre 2005 et 2007.

L'UNODC travaille désormais avec le ministère libanais de la Justice pour inclure le crime de trafic d'êtres humains dans le code pénal du Liban. « Nous espérons produire un projet de loi d'ici la fin de l'année avant qu'il ne soit soumis au Parlement », a déclaré Renée Sabbagh, coordonnateur national de l'UNODC à Beyrouth.

Le ministre libanais de la justice, Ibrahim Najjar, a dit de son côté qu'il ferait tout son possible « pour convaincre tous les responsables à prendre part à cette campagne et à s'attaquer au trafic, qui est contraire à toutes les règles et principes d'une société contemporaine et civilisée ».

Le bureau de l'UNODC au Liban a également l'intention d'encourager une coopération entre le Liban et la Moldova pour répondre au problème de trafic d'êtres humains, en renforçant la prise de conscience des autorités libanaises responsables de l'immigration et en fournissant des informations aux victimes potentielles.