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Ban Ki-moon réclame un soutien pour les victimes du terrorisme

Ban Ki-moon réclame un soutien pour les victimes du terrorisme

Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon lors d'un symposium en 2008 sur le soutien aux victimes du terrorisme à l'ONU.
« Il s'agit d'un jour historique pour les Nations Unies », a déclaré mardi le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'ouverture du premier symposium réunissant des victimes du terrorisme à l'ONU, appelant la communauté internationale à mettre en place des mesures concrètes pour leur apporter un soutien.

Ban Ki-moon a rendu hommage aux 18 victimes venues témoigner et qui portent directement les cicatrices physiques et mentales d'actes de terrorisme et aux 10 experts qui essaient de comprendre et d'aider les victimes.

Il a rappelé que, par leur diversité, les participants montrent que le terrorisme ne fait pas de discrimination entre les victimes et qu'ils représentent les centaines de milliers de personnes de par le monde qui ont souffert du terrorisme, par leurs blessures, la privation de leur liberté, la perte de proches, le souvenir d'événements atroces et l'indifférence des autres.

De Bali à Beslan et à Bombay, d'Alger à Bagdad et à Casablanca, de Kaboul à Riyad et à Nairobi, de Londres à New York et à San Vincente, de Madrid à Istanbul, d'Islamabad à Jérusalem et à Dar-es-Salaam, chaque acte de terroriste nous rappelle que le terrorisme est un phénomène mondial, qui vise tous les groupes ethniques, religions, nationalités et civilisations, a souligné le Secrétaire général.

Il a expliqué que le but du symposium était avant tout de « renforcer la solidarité de la communauté internationale avec les victimes, d'améliorer notre compréhension de leurs besoins et de savoir comment les gouvernements, l'ONU et la société civile pouvaient améliorer leur soutien ».

Il s'agit d'un des objectifs définis dans la Stratégie mondiale contre le terrorisme, adoptée à l'unanimité en 2006, en ce qu'elle appelle à cesser la « déshumanisation des victimes ».

Ingrid Betancourt, responsable politique franco-colombienne qui a été libérée le 2 juillet 2008 après six ans aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), a estimé que « le plus grand danger pour une victime du terrorisme était l'oubli ».

Elle a suggéré la création d'un fichier central d'information sur les victimes du terrorisme, afin que l'on puisse mettre un visage sur toutes ces personnes et qu'ils puissent bénéficier d'une assistance des gouvernements, des organisations non gouvernementales (ONG) ou d'individus.

Elle a aussi estimé que les médias ne devaient sous aucun prétexte hésiter à parler des victimes ou des otages, dans la crainte de faire le jeu des terroristes. « Il faut créer les conditions nécessaires pour que la mort de chaque être humain coûte extrêmement cher aux terroristes », a-t-elle affirmé.

Mme Betancourt a défendu aussi le dialogue avec les terroristes, en soulignant que la négociation ne devait jamais conduire à l'impunité. Elle a enfin mis en lumière le lien entre le financement du terrorisme et le trafic de drogues, d'armes et d'êtres humains.

Ashraf al-Khaled, un Jordanien dont la famille a été décimée lors d'un attentat le jour de son mariage à Amman, le 9 novembre 2005, qui a fait 57 morts et 100 blessés, a plaidé pour le soutien financier, moral et humanitaire aux victimes. De son côté, Aleta Gasinova, victime de l'attaque commise dans une école à Beslan, en Ossétie du Nord (Russie) le 1er septembre 2004, a appelé à l'assistance des Nations Unies pour les enfants qui continuent de souffrir des conséquences. Elle a décrit la cruauté des ravisseurs indépendantistes tchétchènes, qui ont tué tous les hommes, laissé les enfants mourir de soif, les mensonges des médias minimisant le nombre d'otages et l'intervention catastrophique des autorités russes ainsi que le manque de transparence quant à l'enquête judiciaire. Au terme de trois jours de siège, l'intervention et les tirs des ravisseurs ont fait 334 morts dont 186 enfants.