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L’ONU appelle à soutenir les victimes du terrorisme et à ne pas les oublier

Vue de la banlieue nord de Mogadiscio, en Somalie, à travers la vitre d'un hôtel brisée par une balle.
Photo ONU/Stuart Price
Vue de la banlieue nord de Mogadiscio, en Somalie, à travers la vitre d'un hôtel brisée par une balle.

L’ONU appelle à soutenir les victimes du terrorisme et à ne pas les oublier

Droit et prévention du crime

A l’occasion de la troisième Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme, plusieurs hauts responsables des Nations Unies ont appelé vendredi à faire valoir les droits de ces derniers et à ne pas les oublier.

« Le terrorisme, sous toutes ses formes et manifestations, ne peut jamais être justifié. Les actes de terrorisme partout doivent être fermement condamnés », a déclaré le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Tijjani Muhammad-Bande, lors d’un événement de l’ONU organisé virtuellement sur Internet en raison de la pandémie de Covid-19.

« Nous avons parcouru un long chemin dans nos efforts collectifs pour soutenir les victimes du terrorisme. Mais nous avons encore beaucoup à faire », a, pour sa part, déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.

Pour le chef du Bureau du contre-terrorisme des Nations Unies, Vladimir Voronkov, le message est clair: les victimes représentent la dimension très humaine du terrorisme. « Les terroristes tentent de dépersonnaliser les victimes en les réduisant à de simples chiffres ou statistiques. Nous avons la responsabilité de faire exactement le contraire », a-t-il déclaré.

Si les dommages causés par les actes terroristes ne peuvent pas toujours être réparés, l’humanité peut toutefois défendre les droits humains et la dignité des victimes de tels actes, a souligné M. Guterres. « Nous avons le devoir de nous assurer qu'elles sont toujours entendues et jamais oubliées ».

Amy, une survivante de l'attaque contre le marathon de Boston en 2013.
Photo UNCCT
Amy, une survivante de l'attaque contre le marathon de Boston en 2013.

Les droits des victimes du terrorisme fragilisés par la Covid-19

La pandémie de Covid-19 a eu un impact négatif important sur les droits des victimes d’actes terroristes et limite leur possibilités de se retrouver pour s’entraider.

De nombreuses commémorations prévues ce 21 août ont été annulées ou organisées en ligne en raison de la riposte à la pandémie. « Les victimes n'ont pas pu recevoir le réconfort d'être physiquement ensemble dans le réconfort et la solidarité », a déploré M. Guterres. Le tout premier Congrès mondial des Nations Unies sur les victimes du terrorisme a ainsi dû être reporté à l'année prochaine en raison du coronavirus.

Avec le coronavirus, des procès ont été retardés, des services psychosociaux ont été interrompus et le soutien vital des associations de victimes a été réduit. « Nous devons veiller à ce que les droits humains des (victimes) soient respectés et leurs besoins satisfaits », a insisté M. Voronkov.

M. Guterres a indiqué que l’ONU continuera d’appuyer les efforts de ses États membres pour élaborer et adopter des lois et des stratégies nationales d’aide aux victimes.

« Les victimes doivent nous rappeler chaque jour l’importance de nos efforts de lutte contre le terrorisme. Nous devons les écouter », a-t-il dit. « Mettons en place des mesures qui respectent leurs droits à la justice, à la protection, au soutien et à la réadaptation, afin qu’ils puissent reconstruire leur vie ».

Le Président de l’Assemblée générale a appelé à renforcer les mécanismes nationaux et internationaux pour soutenir les victimes du terrorisme et leurs familles. Pour M. Muhammad-Bande, le plein rétablissement, la réadaptation et la réinsertion des victimes dans la société requiert « un appui multidimensionnel à long terme, y compris un soutien physique, psychologique, social et financier ».

En 2017, l'Assemblée générale des Nations Unies a décidé de proclamer le 21 août Journée internationale du souvenir, en hommage aux victimes du terrorisme. Cette Journée a pour objectif d’honorer et de soutenir les victimes et les survivants du terrorisme et de promouvoir et protéger le plein exercice de leurs libertés et de leurs droits fondamentaux. De la sorte, l’Assemblée générale a réaffirmé que la promotion et la protection des droits de l’homme pour tous et la primauté du droit aux niveaux national et international sont indispensables pour prévenir et combattre le terrorisme.