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Géorgie : les derniers arrivés à Gori évoquent les brutales mesures d'intimidation des milices

Géorgie : les derniers arrivés à Gori évoquent les brutales mesures d'intimidation des milices

Des déplacés géorgiens dans une tente du HCR à Gori, lors du conflit en 2008.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est préoccupé par la situation humanitaire à l'intérieur et dans les environs de la ville géorgienne de Gori, qui se trouve juste au sud de la ligne de démarcation avec la région séparatiste d'Ossétie du Sud, alors que les dernières personnes arrivées racontent les harcèlements des milices pour les faire fuir.

Les derniers déplacés en provenance de la zone tampon sont arrivés vendredi à Gori. Ils ont déclaré au HCR être venus du village de Beloti. Ils ont dit que plus de la moitié des 200 habitants du village avaient fui au début de la crise. Les personnes qui étaient restées sur place partent désormais en raison des passages à tabac, du harcèlement, des pillages et de l'incendie des maisons, a déclaré le porte-parole du HCR, Ron Redmond, lors d'un point de presse mardi à Genève.

La capacité d'accueil à Gori a atteint ses limites, avec quelque 4 200 personnes enregistrées comme déplacées internes. Toutes viennent de villages situés dans la zone dite tampon entre Gori et la frontière sud-ossétienne, a précisé le porte-parole.

Certaines ont dit au HCR avoir voyagé à pied et s'être cachées pendant plus de deux semaines avant de rejoindre Gori et le camp de tentes du HCR. Elles ont aussi dit que quelque 20 personnes âgées et alitées étaient restées à Beloti car elles étaient incapables de marcher. L'un des déplacés a déclaré que les villageois en fuite avaient laissé des seaux d'eau près des lits des malades et des personnes âgées avant de partir.

Les déplacés sont très inquiets pour leurs familles, leurs maisons, leurs récoltes et leur bétail, ne sachant pas si, ni quand, la situation sera assez sûre pour leur permettre de rentrer dans leurs villages, et se demandent comment ils vont survivre cet hiver.

Avec la fin des distributions d'aide dans l'ouest et l'est de la Géorgie et à Tbilissi, le personnel du HCR a été re-déployé à Gori pour renforcer l'équipe sur place.

Il y a maintenant huit employés internationaux du HCR et plus d'une dizaine d'employés nationaux travaillant à Gori et vivant dans le camp de tentes aux côtés des déplacés. Pendant le week-end, le HCR a identifié des locaux et ouvert un bureau de terrain provisoire dans le centre de Gori pour faciliter le travail de ses équipes. L'agence est déjà en train de travailler sur un plan pour l'hiver.

Au pic de la crise, plus de 158 000 personnes ont été déplacées par le conflit qui a éclaté le 8 août – 128 000 à l'intérieur de la Géorgie et environ 30 000 personnes ayant fui en Fédération de Russie. La vaste majorité des personnes ayant fui en Fédération de Russie ont maintenant regagné leurs lieux d'origine en Ossétie du Sud.

Avant la dernière crise, le HCR travaillait déjà en Géorgie en faveur de quelque 220 000 personnes, dont des personnes anciennement déplacées, des réfugiés, des rapatriés, des demandeurs d'asile et des apatrides.