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Enfants dans les conflits armés : un sujet-test pour les Nations Unies, selon Ban Ki-moon

Enfants dans les conflits armés : un sujet-test pour les Nations Unies, selon Ban Ki-moon

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Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé jeudi lors d'un débat public au Conseil de sécurité sur la protection des enfants dans les conflits armés que ce sujet constituait « un test » pour les Nations Unies et a souhaité que le Conseil continue d'avancer sur cette question afin de couvrir toutes les violations et situations graves.

Ban Ki-moon a relevé que le Conseil de sécurité avait organisé son premier débat public sur le sujet en 1998 et qu'il était revenu sur ce thème à plusieurs reprises.

Concernant les enfants soldats, il a estimé que la communauté internationale devait être « prête à apporter un soutien à leur réintégration complète dans la société ».

« J'appelle la communauté internationale à renforcer son soutien aux gouvernements, aux partenaires en matière de développement et aux autres parties impliquées dans ces efforts, dont la mobilisation des ressources nécessaires », a dit M. Ban. « N'oublions pas que la pauvreté et le sous-développement peuvent rendre les enfants plus vulnérables à l'exploitation et à la violence », a-t-il ajouté.

La Représentante spéciale sur les Enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, a souligné de son côté que lors de récents voyages au Tchad et en République centrafricaine elle avait constaté « combien le travail du Conseil de sécurité dans le cadre de sa résolution 1612 avait un impact direct sur le terrain, comment l'imprimatur du Conseil pousse des acteurs non-étatiques à signer des accords et à relâcher des enfants, comment des gouvernements écoutent et comment les militants de la protection de l'enfance, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du système de l'ONU, sont renforcés et encouragés par notre engagement », a-t-elle ajouté.

Elle a ajouté que ses récents voyages en Iraq et en Afghanistan l'avaient convaincu que « la nature de la guerre change, que les défis à l'avenir sont différents et plus compliqués à relever pour protéger les enfants et que le Conseil doit s'impliquer ».

« Le temps est venu pour nous de redoubler nos efforts dans ces régions, de renouveler notre engagement à ce que les enfants ne soient pas recrutés ou utilisés comme kamikazes, qu'ils ne soient pas détenus dans des prisons militaires sans procédure qui protège leur vulnérabilité en tant que mineurs, que leurs écoles ne soient pas attaquées, que leurs familles ou eux-mêmes ne soient pas des victimes collatérales et que les filles ne soient pas la cible de violences sexuelles et ne se voient pas interdire l'accès à l'école », a dit Mme Coomaraswamy.

Elle a estimé que la compréhension des causes de conflit et l'identification de stratégies de réintégration d'enfants soldats étaient importantes, mais que cela ne doit « pas éloigner le Conseil de sa tâche consistant à combattre l'impunité de ceux qui violent les droits des enfants dans des situations de conflit armé ».

Elle a appelé le Conseil « à commencer à examiner des mesures concrètes et ciblées contre les seize personnes qui sont inscrites sur la 'liste de la honte' du rapport du Secrétaire général depuis quatre années consécutives ». Elle a aussi demandé au Conseil d'élargir le domaine d'action du Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés afin d'inclure notamment les crimes de violence sexuelle.

Le Sous-Secrétaire général chargé des opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, a rappelé pour sa part que depuis 2001, des dispositions spécifiques sur la protection des enfants avaient été incluses dans les mandats de plus de 12 missions de maintien de la paix et que le Conseil de sécurité avait adopté six résolutions sur les Enfants et les conflits armés.

« Les résolutions du Conseil de sécurité ont orienté le travail du Département des opérations de maintien de la paix (DPKO) en ce qui concerne les enfants. En 2001, nous avons déployé le premier Conseiller sur la protection des enfants au Sierra Leone. Aujourd'hui, le DPKO accueille plus de 60 conseillers de ce type dans sept missions de maintien de la paix qui font en sorte que leurs missions adoptent une approche ayant conscience de la question des enfants », a dit M. Mulet. Selon lui, ces conseillers « jouent un rôle critique dans l'évaluation et le recensement des violations des droits des enfants ».