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Conseil de sécurité : débat sur la protection des enfants dans les conflits armés

Conseil de sécurité : débat sur la protection des enfants dans les conflits armés

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Le Conseil de sécurité a tenu aujourd&#39hui un débat public sur la protection des enfants dans les conflits armés qui a été présidé par le ministre des affaires étrangères du Pérou, José Antonio Garcia, alors que 250 000 enfants dans le monde continuent d&#39être enrôlés de force comme soldats.

Ouvrant le débat organisé à l'initiative du Pérou qui a la présidence du Conseil de sécurité au mois de novembre, le Secrétaire général a rappelé que ces dernières années ont été une décennie d'élaboration de normes juridiques internationales de protection des enfants.

Après avoir évoqué les divers textes en vigueur dont le statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) qui qualifie de crime de guerre et de crime contre l'humanité le fait d'enrôler des enfants dans les forces combattantes, Kofi Annan a souligné que le protocole facultatif se rapportant à la Convention relative aux droits de l'enfant fixait à 18 ans l'âge minimum de participation à des hostilités.

Il a aussi salué l'adoption des différentes résolutions du Conseil de sécurité sur la question et notamment la résolution 1612, adoptée en 2005, qui a permis de créer un mécanisme de surveillance qui permet de signaler les violations graves et un Groupe de travail qui se réunit tous les deux mois pour examiner les situations les plus préoccupantes et (dépêche du 26.07.06 et communiqué du 26.07.06).

Le mécanisme de surveillance qui fournit en temps des informations à l'Équipe spéciale présidée par la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Radhika Coomaraswamy, est maintenant en place dans sept pays.

Le Conseil de sécurité a aussi pointé six graves violations du droit international humanitaire : le meurtre et la mutilation, l'enlèvement, l'enrôlement, les sévices sexuels, les attaques contre les écoles et les hôpitaux et l'interdiction des secours humanitaires.

Après avoir élaboré des normes, la communauté internationale passe aujourd'hui à la protection véritable, a affirmé le Secrétaire général. Des signes encourageants montrent, selon lui, qu'il n'y aura plus d'impunité pour les crimes contre des enfants. Il a ainsi cité les poursuites entamées par la CPI contre Thomas Lubanga ou Charles Taylor.

Radhika Coomaraswamy a présenté les conclusions du dernier rapport de Kofi Annan sur la question, se félicitant des progrès accomplis depuis la précédente étude.

Les institutions du système des Nations Unies ont renforcé leurs communications avec le Conseil de sécurité, en produisant des rapports de qualité qui servent de point de départ pour le Conseil. Le Groupe de travail a élaboré des rapports très utiles dans le cadre du processus de suivi prévu par la résolution.

D'autres progrès ont été accomplis, notamment dans le cadre de la signature d'accords de paix, notamment au Burundi, en Côte d'Ivoire et au Soudan, qui prévoient des dispositions spéciales pour les enfants ayant été parties au conflit ou en ayant été victimes, a estimé la Représentante spéciale.

Cependant, des actions supplémentaires restent à entreprendre pour assurer concrètement la protection des enfants sur le terrain, a-t-elle ajouté. Pour le moment, le processus de suivi a été sélectif et n'a porté que sur quelques pays en particulier, a-t-elle regretté, appelant à un élargissement à l'ensemble des pays où les enfants sont menacés.

Radhika Coomaraswamy avait appelé en juillet le Conseil de sécurité à prendre des sanctions contre les responsables de violations identifiés par les Nations Unies (dépêche du 24.07.06).

Radhika Coomaraswamy a été nommée à son poste en février dernier.

Près de 2 millions d'enfants ont été tués et 6 millions handicapés ou blessés lors de conflits armés ces dix dernières années.