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Liban : le Conseil de sécurité demande l&#39envoi d&#39une mission indépendante sur la violation de l&#39embargo sur les armes

Liban : le Conseil de sécurité demande l&#39envoi d&#39une mission indépendante sur la violation de l&#39embargo sur les armes

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Par une déclaration présidentielle qui passe en revue de façon approfondie tous les points de la résolution 1701, qui avait établi les conditions de la cessation des hostilités entre le Hezbollah et Israël en août 2006, le Conseil de sécurité a demandé aujourd&#39hui au Secrétaire général de dépêcher une mission indépendante sur le transfert illicite d&#39armes vers le Liban.

« Le Conseil se déclare gravement préoccupé par les informations de plus en plus nombreuses faisant état de mouvements illégaux d'armes à travers la frontière libano-syrienne en violation de la résolution 1701 (2006), qui émanent d'Israël et d'un autre État », affirme la déclaration lue en séance par Karen Pierce du Royaume-Uni, pays qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois d'avril (sur la résolution, dépêche du 11.08.2006).

Le Conseil invite le Secrétaire général à « dépêcher le plus tôt possible, en relation étroite avec le Gouvernement libanais, une mission indépendante qui sera chargée de faire une évaluation complète de la surveillance de la frontière ».

Cette déclaration intervient alors que le Secrétaire général Ban Ki-moon prépare un voyage au Moyen-Orient qui le mènera notamment à Damas. Le Secrétaire général a d'ailleurs affirmé aujourd'hui devant la presse que toutes les questions relatives à la mise en oeuvre de la résolution 1701 seraient abordées avec le président syrien Bashar Al-Assad.

Citant notamment la Syrie, le Conseil de sécurité engage à nouveau « tous les États Membres, en particulier ceux de la région, à prendre toutes mesures nécessaires pour appliquer intégralement le paragraphe 15 de sa résolution 1701 (2006) et faire respecter l'embargo sur les armes ».

Par ailleurs, tout en se félicitant des mesures prises par le Gouvernement libanais pour exercer son monopole de l'usage de la force sur toute l'étendue de son territoire, les 15 membres du Conseil prennent « note avec préoccupation des activités d'éléments armés non autorisés qui sont signalées en dehors de la zone d'opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et renouvelle son appel à démanteler et désarmer toutes les milices et tous les groupes armés au Liban ».

La miseoeuvre de la résolution 1701 (2006) avait permis, pour la première fois depuis la fin de la guerre civile au Liban et depuis le retrait israélien en 2000, le déploiement de l'armée libanaise au sud du pays, jusque-là contrôlé par la milice chiite pro-iranienne du Hezbollah.

Le Conseil s'est déclaré « profondément préoccupé par les récentes déclarations faites par le secrétaire général du Hezbollah, notamment en ce qui concerne la saisie par les autorités libanaises d'un camion chargé d'armes, le 8 février 2007, et souligne que ces déclarations constituent un aveu que cette organisation mène des activités contraires aux dispositions de la résolution 1701 (2006) ».

Le dernier rapport du Secrétaire général sur le Liban rappelait les propres déclarations du chef du Hezbollah, Sayyed Nasrallah, critiquant les autorités libanaises pour avoir saisi un convoi d'armes dans la banlieue de Beyrouth, et réclamant le droit de faire entrer dans le pays « les armes de la résistance » (dépêche du 21.03.2007).

En parallèle, le Conseil a « redit la vive préoccupation que lui inspirent les violations persistantes par Israël de l'espace aérien libanais », violations signalées de façon régulière par la FINUL.

Le Conseil exprime enfin « la préoccupation des plus profondes que lui inspire la présence dans le sud du Liban d'un nombre très élevé d'engins non explosés, y compris de munitions à dispersion », ces dernières ayant été lancées par l'armée israéliennes dans les derniers jours du conflit.

La déclaration du Conseil « déplore que depuis la cessation des hostilités, ces munitions aient tué ou blessé des dizaines de civils ainsi que plusieurs démineurs ». Il appuie dans ce contexte la demande du Secrétaire général tendant à ce qu'Israël communique à l'ONU des renseignements détaillés sur l'usage par lui de bombes à sous-munitions dans le sud du Liban.

Le Conseil note en s'en préoccupant vivement « qu'aucun progrès n'a été accompli quant à la question du retour des deux soldats israéliens enlevés par le Hezbollah le 12 juillet 2006 malgré les efforts intenses déployés par le Secrétaire général et son facilitateur, et réitère son appel en faveur de leur libération immédiate et sans conditions ».

Cet enlèvement avait été pour Israël le casus belli à l'origine du conflit de l'été 2006.

« Le Conseil encourage en outre les initiatives visant à régler d'urgence la question des prisonniers libanais détenus en Israël », ajoute la déclaration.