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UNESCO : le Prix mondial de la liberté de la presse décerné à titre posthume à Anna Politkovskaya

UNESCO : le Prix mondial de la liberté de la presse décerné à titre posthume à Anna Politkovskaya

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Suivant la recommandation d&#39un jury international indépendant, le Directeur général de l&#39Organisation des Nations Unies pour l&#39éducation, la science et la culture (UNESCO) Koïchiro Matsuura, a décerné aujourd&#39hui à titre posthume le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO-Guillermo Cano 2007 à la journaliste russe Anna Politkovskaya.

Suivant la recommandation d'un jury international indépendant, le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Koïchiro Matsuura, a décerné aujourd'hui à titre posthume le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO-Guillermo Cano 2007 à la journaliste russe Anna Politkovskaya.

« Anna Politkovskaya a fait preuve d'un courage et d'une ténacité incroyables en continuant de couvrir les évènements de Tchétchénie alors que le monde entier s'était désintéressé de ce conflit », a déclaré dans un communiqué publié à Paris, Kavi Chongkittavorn, Président du jury de ce prix, composé de quatorze journalistes professionnels et directeurs de publications du monde entier.

« Son dévouement et sa quête téméraire de la vérité en font une référence pour le journalisme, tant en Russie que dans le reste du monde. De fait, le courage et l'engagement d'Anna étaient si admirables que nous avons décidé, pour la première fois, de décerner le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO-Guillermo Cano à titre posthume », a-t-il expliqué.

Néen 1958, Anna Politkovskaya a étudié à l'école de journalisme de l'Université d'Etat de Moscou. Elle a été chroniqueuse pour le quotidien Novaya Gazeta.

Fervent défenseur des droits de l'homme, Anna Politkovskaya était particulièrement renommée pour les centaines d'articles qu'elle a publiés concernant le conflit en Tchétchénie. Son travail a acquis une notoriété nationale et internationale. Elle s'est vue décerner la Plume d'or de Russie, une mention spéciale du jury du Prix Andrei Sakharov "Pour une vie sacrifiée au journalisme" et le Prix Olof Palme, entre autres exemples. Elle a été assassinée devant la porte de son domicile à Moscou le 7 octobre 2006.

Le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO-Guillermo Cano est décerné chaque année à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse (le 3 mai). Créé en 1997 par le Conseil exécutif de l'UNESCO, ce prix distingue une personne, une organisation ou une institution qui a contribué d'une manière notable à la défense et/ou à la promotion de la liberté de la presse où que ce soit dans le monde, surtout si, pour cela, elle a pris des risques. Les candidats sont proposés par les Etats membres de l'UNESCO et par des organisations régionales ou internationales qui défendent et promeuvent la liberté d'expression.

Cette année, qui marque le dixième anniversaire du prix, la Journée mondiale de la liberté de la presse sera célébrée à Medellin, Colombie, ville natale de Guillermo Cano, le directeur de journal dont le prix porte le nom. L'année 2007 est également celle du 20ème anniversaire de l'assassinat de Guillermo Cano, qui est mort pour avoir dénoncé les activités des puissants barons de la drogue dans son pays. La commémoration de la Journée mondiale de la liberté de la presse sera donc consacrée avant tout à la sécurité des journalistes et au problème de l'impunité des crimes perpétrés contre ces derniers.

Depuis sa création, le prix, dont le montant s'élève à 25.000 dollars, et qui est financé par les fondations Cano et Ottaway, a été attribué aux lauréats suivants: May Chidiac (Liban, 2006), Cheng Yizhong, (Chine, 2005), Raúl Rivero (Cuba, 2004), Amira Hass (Israël, 2003), Geoffrey Nyarota (Zimbabwe, 2002), U Win Tin (Myanmar, 2001), Nizar Nayyouf (Syrie 2000), Jesus Blancornelas (Mexique, 1999), Christina Anyanwu (Nigéria, 1998) et Gao Yu (Chine, 1997).