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Parité : 17% des parlementaires dans le monde sont des femmes

Parité : 17% des parlementaires dans le monde sont des femmes

Les femmes représentent désormais 17% des parlementaires dans le monde selon les chiffres transmis aujourd&#39hui par trois membres de l&#39Union interparlementaire (UIP), au cours d&#39une conférence de presse tenue au Siège de l&#39ONU à New York.

Anders B. Johnsson, Secrétaire général de l'UIP, a souligné qu'il s'agit là de la plus forte augmentation du nombre de femmes parlementaires depuis 12 ans. En 1995, les femmes ne représentaient que 11,3% des députés et sénateurs dans le monde.

Sur 262 assemblées nationales et sénats, 35 ont porté des femmes à leur présidence. Des présidentes ont été élues pour la première fois à la tête des Parlements en Gambie, en Israël, au Swaziland, au Turkménistan et aux États-Unis. En outre, les premières élections parlementaires aux Émirats arabes unis ont vu les femmes y remporter 22,5% des sièges.

Mais le record est toujours détenu par les pays nordiques, qui affichent une moyenne régionale de 40,8% de sièges parlementaires occupés par des femmes, suivis de l'Amérique latine, où elles détiennent 20% des sièges parlementaires. Au niveau mondial, avec 38,6%, le Costa Rica vient en troisième position après le Rwanda et la Suède.

Ces tendances positives doivent néanmoins être tempérées par le ralentissement des progrès par rapport aux années précédentes, a prévenu Anders B. Johnsson. En effet, au rythme actuel, la véritable parité hommes-femmes ne sera atteinte qu'en 2077 et avec 3% de sièges occupés par des femmes, la situation des îles du Pacifique apparaît au mieux comme un statu quo, au pire comme un recul.

Contrairement à ce que l'on observe habituellement dans les situations postconflit, la République démocratique du Congo (RDC) et Haïti n'ont pas tenu leurs promesses, comme le montrent respectivement les taux de 8,5% et de 4% de sièges attribués aux femmes.

Selon les parlementaires, cette situation est liée au fait que ces deux pays n'ont pas adopté une politique de quotas, alors que l'expérience a montré que dans les pays où ce type de mesure existe, le taux de représentation féminine atteint facilement 20% contre rarement plus de 12% dans les pays qui en sont dépourvus.

La discrimination positive ne suffit pas, il faut aussi assurer des campagnes de sensibilisation, d'éducation et de formation des candidates, car il est difficile de faire entrer les femmes en politique, a reconnu le Secrétaire général de l'UIP.

Il faut surtout s'occuper du système électoral, a renchéri Barbara Prammer, Présidente du Parlement autrichien. D'après les données, il apparaît que le scrutin proportionnel est plus favorable à l'élection des femmes que le scrutin majoritaire.

La Vice-Présidente du Comité exécutif de l'UIP et Vice-Présidente du Conseil national de la Namibie, Margareth Mensah-Williams a indiqué que dans son pays, un amendement constitutionnel est proposé pour imposer un taux minimum de 50% des femmes dans les processus de prise de décision, en particulier au sein des partis politiques.

Les trois membres de l'UIP ont affirmé que les femmes changeaient la manière de faire les choses. Elles donnent plus de poids aux questions sociales, ont-ils assuré.

Depuis le temps qu'elle abrite les sessions annuelles de la Commission du développement durable, l'ONU devrait savoir que la planète serait un monde plus sûr, s'il y avait plus de femmes ministres de l'environnement, a estimé la Vice-Présidente du Conseil national de la Namibie.

La tâche la plus ardue sera de triompher des préjugés et de la discrimination. En Suède, a commenté le Secrétaire général de l'UIP, lui-même suédois, il a fallu 80 ans pour arriver au taux que l'on connaît aujourd'hui, qui est de 47,5%. Il y a à peine deux ans, un sondage a été mené auprès des parlementaires dont les résultats étaient tellement alarmants qu'il a conduit à l'élaboration d'un plan en 10 points de lutte contre la discrimination, a-t-il indiqué.