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Une ONU plus efficace passe par une plus grande parité femmes-hommes (Guterres)

Le bâtiment du Secrétariat au siège de l'ONU à New York.
Photo : ONU/Rick Bajornas
Le bâtiment du Secrétariat au siège de l'ONU à New York.

Une ONU plus efficace passe par une plus grande parité femmes-hommes (Guterres)

Femmes

A l’occasion de la présentation du livre HERstory au siège de l’ONU, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné mercredi que l’Organisation a besoin de plus de femmes afin de relever les défis auxquels le monde est actuellement confronté.

Le livre HERstory rend hommage aux femmes leaders au sein des Nations Unies, telles que Lucille M. Mair, la première femme à occuper un poste de Secrétaire générale adjointe, ou Margaret Anstee, la première femme à diriger une opération de maintien de la paix de l’ONU.

« Elle ont des histoires fascinantes et sources d’inspiration », a dit le Secrétaire général lors de la présentation de l’ouvrage. « Tous ceux qui travaillent à l'ONU aujourd'hui leur sont redevables pour leur service ».

Lors de la conférence de San Francisco en 1945 qui a mené à la création de l’ONU, seulement six des 278 délégués étaient des femmes. « Cela ne pourrait pas arriver aujourd'hui », a dit M. Guterres.

« Au cours des sept décennies qui ont suivi la création de l'ONU, nous avons constaté d'énormes progrès en matière de droits des femmes. Mais ces progrès, à la fois dans le monde et aux Nations Unies, sont loin d'être suffisants », a prévenu le chef de l’ONU, rappelant que ces avancées ont été ralenties, disparates, inégales voir même inversées.

« Je rencontre presque chaque semaine des délégations qui n'incluent pas une seule femme », a déploré le Secrétaire général. « Il a fallu un effort concerté pour faire en sorte que, même dans notre propre bâtiment, nous ne tenions pas d'événements avec des panels entièrement masculins », a-t-il expliqué.

Margaret Anstee, la première femme à diriger une opération de maintien de la paix de l’ONU. Sur la photo, en 1958, à Montevideo, en Uruguay.
Photo ONU/MB
Margaret Anstee, la première femme à diriger une opération de maintien de la paix de l’ONU. Sur la photo, en 1958, à Montevideo, en Uruguay.

Parité au sein de l’équipe de direction et parmi les Coordonnateurs résidents

Depuis qu’il a pris les rênes de l’ONU, M. Guterres a pris une série de mesures pour assurer une parité entre les sexes « rigoureuse » et une plus grande représentation des femmes au sein de l’Organisation.

Aujourd'hui, l’équipe de la haute direction des Nations Unies compte 24 femmes et 21 hommes. Les coordonnateurs résidents qui dirigent les équipes des Nations Unies dans différents pays du monde comptent 50,4% de femmes et 49,6% d'hommes.

« J'espère que ma stratégie de parité entre les sexes fera une différence significative à tous les niveaux dans les années à venir », a dit le Secrétaire général. « Mais ces mesures ne sont qu'une partie de la solution. Comme je l'ai déjà dit, nous vivons dans un monde dominé par les hommes avec une culture dominée par les hommes, et c'est toujours vrai aux Nations Unies », a-t-il reconnu.

« Changer les attitudes est l'un des défis les plus importants et les plus difficiles », a dit M. Guterres. « L'histoire que nous apprenons à l'école, célébrée dans les monuments et les événements publics, tend à être une histoire très partielle. Cela tend à être l'histoire des hommes ».

Pour le chef de l’ONU, la sensibilisation aux contributions des femmes est un élément essentiel de la correction du « déséquilibre dans notre culture qui a historiquement sous-évalué les contributions des femmes et le travail des femmes ».

« Ce n'est pas simplement une question de lutte pour l'égalité des sexes. De la paix et de la sécurité au développement en passant par les droits de l'homme, une plus grande inclusion est la clé de notre succès - apportant de nouvelles perspectives, différents styles de leadership, une plus grande innovation et finalement une organisation plus efficace », a expliqué M. Guterres.

Le Secrétaire général a exhorté tous les États membres de l’ONU à devenir les « champions » de la parité femmes-hommes, « non seulement dans leurs discours devant le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale, mais aussi dans leurs délégations, leurs candidats aux postes supérieurs et leurs contributions aux opérations de maintien de la paix ».

Pour le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajčák, « l’ONU ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans les femmes ». S’il a salué les progrès accomplis en matière de parité, M. Lajčák a souligné que « des efforts encore plus importants sont nécessaires ».

« Quand je remettrai ma charge à ma successeur, María Fernanda Espinosa Garcés, en septembre, comme vous le savez, elle sera la quatrième femme à la Présidence de l'Assemblée générale des Nations Unies », a dit M. Lajčák. « Ce qui signifie que 68 hommes furent Présidents (de l’Assemblée générale), mais seulement trois femmes, avant moi. (…) Ce n'est pas un bilan dont nous pouvons être fiers ».