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Conseil de sécurité : Alvaro de Soto souligne le « potentiel » de l&#39Accord interpalestinien de la Mecque

Conseil de sécurité : Alvaro de Soto souligne le « potentiel » de l&#39Accord interpalestinien de la Mecque

Alvaro de Soto
« L&#39accord de la Mecque donne le signal d&#39un rejet par les Palestiniens du recours à la violence pour régler leurs différends internes » ainsi qu&#39un « nouvel engagement du monde arabe au soutien de l&#39unité nationale palestinienne et du camp des modérés », a estimé aujourd&#39hui Alvaro de Soto, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, lors de son exposé mensuel au Conseil de sécurité.

« L'accord de la Mecque donne le signal d'un rejet par les Palestiniens du recours à la violence pour régler leurs différends internes » ainsi qu'un « nouvel engagement du monde arabe au soutien de l'unité nationale palestinienne et du camp des modérés », a estimé aujourd'hui Alvaro de Soto, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, lors de son exposé mensuel au Conseil de sécurité.

Engageant à la prudence, ce dernier a expliqué lors d'un point de presse à New York que l'accord de la Mecque constituait un « engagement à s'engager » de la part des parties palestiniennes.

Devant le Conseil de sécurité, il s'est dit encouragé par le fait que l'accord contient une lettre qui devrait être adressée par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, du Fatah, au Premier ministre Ismaël Haniyeh, du Hamas, lui demanderait de « respecter les engagements signés par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) ».

Or, a souligné le Coordonnateur spécial, « dans une lettre du 9 septembre 1993 au Premier ministre israélien, le président de l'OLP, Yasser Arafat, avait reconnu le droit de l'Etat d'Israël à exister en paix et en sécurité, avait accepté les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et renoncé au recours au terrorisme et à d'autres actes de violence ».

« Ces rappels montrent le potentiel de l'accord conclu à la Mecque », a dit Alvaro de Soto, qui a rappelé que la prochaine réunion du Quatuor à Berlin le 21 février aura lieu au lendemain de la réunion organisée par la Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice pour rassembler le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Il s'agit des « premières discussions israélo-palestiniennes sur l'avenir du processus de paix en six ans », a-t-il souligné, rappelant qu'elles visaient à parvenir à un accord réglant toutes les questions en suspens, dont la question des réfugiés, de Jérusalem et des frontières.

De graves dangers persistent toutefois, a-t-il noté, soulignant que la formation proprement dite du prochain gouvernement palestinien d'unité nationale n'avait pas encore débuté. Alvaro de Soto a exprimé l'espoir que « le prochain gouvernement d'unité nationale serait de nature à susciter le soutien des donateurs », d'abord pour permettre aux forces de sécurité palestiniennes de travailler ensemble pour vaincre « la terrible violence » et pour procéder à la réforme du secteur de la sécurité.

« Cela est vital pour Israël comme pour les palestiniens », a-t-il souligné.

Le Coordonnateur spécial a rappelé à cet égard le bilan des affrontements interpalestiniens, qui ont fait 137 morts depuis le début de l'année.

Il a aussi évoqué l'importance de ramener le calme sur le front israélo-palestinien, évoquant en particulier les tirs de roquettes contre Israël depuis la bande de Gaza et le récent attentat à Eilat.

Deuxième point souligné par Alvaro de Soto, la reprise économique qui ne peut plus attendre.

L'économie palestinienne, a-t-il souligné, ne peut pas prendre son essor sans l'application de l'accord entre les deux parties qui prévoit la liberté de mouvement et d'accès. Concernant les institutions, le Coordonnateur spécial a rappelé que les écoles, les hôpitaux et les ministères palestiniens avaient été sérieusement endommagés au cours de l'année passée.

Par ailleurs, a-t-il ajouté, le prochain gouvernement palestinien est assuré de devoir faire face à un déficit budgétaire de 30% du produit intérieur brut si l'insupportable situation fiscale actuelle n'est pas réglée.

A toutes ces questions, Alvaro de Soto a ajouté que les mesures que prendra Israël pour régler la question des prisonniers de longue date, ainsi que la libération du soldat israélien capturé l'été dernier par des milices palestiniennes, constitueraient un point de départ favorable vers un relâchement des tensions.

Mais Alvaro de Soto a par ailleurs déploré l'absence d'initiatives positives de la partie israélienne sur des questions telles que la fin de la colonisation et la suspension des travaux de construction de la clôture de séparation. Il s'est aussi dit préoccupé par la tension actuelle autour des travaux de rénovation entrepris à proximité des lieux saints de Jérusalem, qui s'accompagnent de fouilles archéologiques.