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Conseil de sécurité : le désarmement des milices et des élections libres, prochains objectifs au Liban

Conseil de sécurité : le désarmement des milices et des élections libres, prochains objectifs au Liban

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Malgré des progrès notables dans certaines de ses dispositions, la résolution 1559 sur le Liban reste inappliquée en ce qui concerne le désarmement des milices, souligne une Déclaration présidentielle du Conseil de sécurité prononcée aujourd'hui. Le Conseil engage également le Gouvernement libanais à procéder selon le calendrier prévu à des élections législatives libres et transparentes.

Les parties concernées par la résolution 1559 (2004), qui exige notamment le retrait du Liban de la Syrie et le désarmement de toutes les milices, ont « fait des progrès notables et importants vers l'application de certaines de » ses dispositions, indique une Déclaration présidentielle prononcée par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de mai, Ellen Margrethe Løj, du Danemark.

Le Conseil se dit toutefois préoccupé, comme l'avait indiqué le Secrétaire général dans son rapport, « qu'aucun progrès n'a été fait quant à l'application d'autres dispositions de la résolution, en particulier celles concernant le désarmement des milices libanaises et non libanaises et l'extension du contrôle exercé par le Gouvernement libanais à l'ensemble du territoire du pays ».

Le Conseil de sécurité était saisi aujourd'hui d'une lettre de la Syrie, indiquant qu'elle avait « mené à bien le retrait complet du Liban de ses troupes, de ses moyens militaires et de son dispositif de renseignement ».

La vérification par l'ONU continue, marquée aujourd'hui par un incident condamné par le Secrétaire général, au cours duquel les inspecteurs de l'ONU ont subis des tirs de sommation d'éléments armés palestiniens lors d'une visite dans la plaine de la Bekaa (voir notre dépêche d'aujourd'hui).

A cet égard, le Conseil « demande au Gouvernement syrien et au Gouvernement libanais de coopérer pleinement avec l'équipe de vérification des Nations Unies dépêchée par le Secrétaire général avec leur accord pour s'assurer du retrait total, et attend avec intérêt son rapport ».

« Le retrait total de la Syrie représenterait une avancée capitale et décisive vers le plein rétablissement de l'indépendance politique du Liban et de l'exercice de sa souveraineté, qui est l'objectif ultime de la résolution 1559 (2004), ouvrant ainsi un nouveau chapitre dans l'histoire du pays », estiment les membres du Conseil.

Par ailleurs, sur le plan politique, le Conseil a déploré la poursuite des actes de terrorisme au Liban et insisté sur « l'importance de tenir les élections [législatives] à la date prévue ».

« Le Conseil partage l'opinion du Secrétaire général qu'un retard dans la tenue des élections législatives aggraverait encore les divisions politiques au Liban et compromettrait la sécurité, la stabilité et la prospérité du pays. Le Conseil souligne que des élections libres et crédibles organisées sans interférence ou influence étrangère seraient un autre signe essentiel de l'indépendance politique et de la souveraineté du Liban ».

Prenant la parole à l'issue la séance, la représentante des Etats-Unis, s'est déclarée satisfaite du texte qui a demandé plusieurs jours de négociations, en ce qu'il constate le retrait partiel de la Syrie, ce qui est très positif, et qu'il souligne qu'il reste encore beaucoup à faire, notamment dans le désarmement des milices et pour l'organisation des élections.

A propos de l'incident visant la mission de vérification, elle a précisé que le Conseil en était bien sûr conscient et préoccupé, et que cela montrait à quel point la situation restait dangereuse au Liban.

« Le Conseil de sécurité doit maintenir l'élan, ou en d'autres termes maintenir la pression », a-t-elle conclu.

Pour sa part, le représentant de la Syrie a exprimé « la reconnaissance de son pays des efforts de nombreux membres du Conseil pour améliorer le texte », rappelant que son adoption avait pour contexte la visite du Premier ministre libanais à Damas, où il a remercié la Syrie de son assistance dans le passé.

Il a estimé que le contenu de la Déclaration ne reflétait pas la réalité sur le terrain, affirmant que la Syrie s'était totalement retirée du Liban. Interrogé sur l'incident d'aujourd'hui, il a estimé qu'il était important que la Mission de vérification puisse mener à bien sa mission. « La Syrie n'a rien à cacher au Liban », a-t-il estimé.

image• Retransmission de la séance du Conseil de sécurité[9 mins]

image• Retransmission du point-presse des représentants des Etats-Unis puis de la Syrie[7mins]