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Ban Ki-moon appelle Radovan Karadzic et Ratko Mladic à comparaître devant le TPIY

Ban Ki-moon appelle Radovan Karadzic et Ratko Mladic à comparaître devant le TPIY

Le Secrétaire général a saisi l&#39occasion d&#39une visite au Tribunal pénal International pour l&#39ex-Yougoslavie (TPIY) pour appeler Ratko Mladic et Radovan Karadzic, tous deux recherchés pour crimes contre l&#39humanité commis en Bosnie, à se rendre pour être enfin jugés.

« Je soutiens l'important travail et la noble tâche réalisée par le TPIY et je continuerai à coopérer avec lui », a déclaré Ban Ki-moon devant la presse.

Il a estimé qu'il était crucial pour la paix et la sécurité internationales de garantir le respect de l'Etat de droit et de mettre fin à l'impunité des criminels de guerre.

Le Secrétaire général a souligné que le jugement des deux fugitifs, Mladic et Karadzic, recherchés depuis plus d'une décennie, serait « dans leur intérêt ainsi que dans l'intérêt de la paix et de la sécurité internationale ».

Ban Ki-moon a indiqué par ailleurs qu'il avait discuté avec le président du Tribunal, Fausto Pocar et avec le procureur en chef, Carla del Ponte, de la stratégie d'achèvement des travaux du TPIY.

« Je sais qu'il y a un sentiment de frustration parce qu'ils ne sont pas en mesure de remplir leur mandat par manque de coopération » et parce que ces individus ne leur ont pas été remis, a-t-il ajouté.

« C'est une question qui doit faire l'objet d'un examen attentif et coordonné avec les membres du Conseil de sécurité », a-t-il estimé, exprimant l'espoir que les juges et les procureurs pourraient achever leur mandat.

Le Procureur du TPIY a très régulièrement et fermement appelé à l'arrestation de Mladic et Karadzic, rappelant encore récemment au Conseil de sécurité que « si le gouvernement serbe le souhaitait réellement, il pourrait parfaitement faire arrêter Ratko Mladic, qui n'a jamais cessé de bénéficier de la protection de l'armée » (dépêche du 15.12.06).

Il s'agit simplement d'une question de volonté politique, avait-t-elle insisté, soulignant que le refus de coopérer de la Serbie avec son Bureau témoignait du mépris de la part des autorités serbes pour les victimes, principalement musulmanes, mais également croates et non serbes, de Bosnie-Herzégovine.

Carla del Ponte avait aussi plaidé pour que le TPIY reste ouvert jusqu'à ce que Mladic et Karadzic soient traduits en justice à La Haye et que des mesures soient prises pour renforcer la volonté politique des États, indispensable à l'arrestation des fugitifs.

Mladic et Karadzic sont inculpés de crimes de contre l'humanité, notamment pour leur responsabilité dans l'organisation et la mise en oeuvre du génocide perpétré contre 7.900 musulmans à Srebrenica, en Bosnie.

Le 8 mars 1995, Radovan Karadzic, en tant que commandant suprême de la Republika Srpska, la république serbe autoproclamée en sécession de la Bosnie-Herzégovine, a donné l'ordre d'éliminer les enclaves musulmanes de Srebrenica et de Zepa.

Ces ordres ont été mis en oeuvre par le général Ratko Mladic, dont les forces ont attaqué l'enclave le 11 juillet 1995, terrorisant la population et procédant à l'exécution sommaire de près de 7.900 Musulmans Bosniaques entre le 13 juillet et le 19 juillet 1995.

Le président du TPIY avait rappelé à l'occasion des cérémonies marquant les 10 ans du massacre qu'en «cherchant à éliminer une partie des Musulmans bosniaques, les forces serbes de Bosnie ont commis un génocide. Ils ont tenté l'extermination de 40.000 Musulmans bosniaques qui vivaient à Srebrenica, un groupe emblématique des Musulmans bosniaques en général » (dépêche du 11.07.05).

« Ils ont pris les objets personnels de tous les hommes musulmans prisonniers, militaires et civils, vieux et jeunes, puis délibérément et méthodiquement, les ont tué sur la seule base de leur identité [?]. Les forces serbes de Bosnie étaient conscientes, lorsqu'elles se sont embarquées dans cette entreprise génocidaire, du mal qu'elles causaient et qui continuerait de tourmenter les Musulmans bosniaques », avait-il ajouté.