Le HCR préoccupé par le sort des 17 Palestiniens enlevés à Bagdad
Le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a exprimé aujourd'hui « sa plus vive préoccupation » après l'enlèvement de 17 Palestiniens logeant dans un immeuble de Bagdad loué par l'agence des Nations Unies, demandant une aide internationale pour apporter une solution au moins temporaire aux Palestiniens d'Iraq.
« Tôt ce matin, notre unité pour l'Iraq nous a fait savoir que 17 hommes palestiniens, logeant dans un immeuble de Bagdad loué par le HCR, avaient été arrêtés par des hommes revêtus d'uniforme des forces de sécurité iraquiennes et conduisant des véhicules de sécurité », a indiqué le porte-parole du HCR Ron Redmond lors de son point de presse à Genève.
« Vers midi, un membre de la famille d'un des hommes et un employé humanitaire local ont déclaré que les hommes avaient été libérés, mais il a été impossible pour le HCR de vérifier immédiatement cette information », a poursuivi le porte-parole.
« Des témoins ont affirmé qu'aujourd'hui à cinq heures du matin, les agents de sécurité sont entrés de force dans les appartements des Palestiniens, dans le quartier de Hay el Nidal, en cassant des portes et des fenêtres », a-t-il ajouté.
Le HCR mène une enquête. Le bureau du Représentant spécial du Secrétaire général va également aborder ce sujet auprès de hautes autorités iraquiennes.
Sous le régime de Saddam Hussein, les Palestiniens étaient considérés comme une population recevant un traitement préférentiel. Après le changement de régime, nombre d'entre eux ont été expulsés par les propriétaires.
Les 17 hommes enlevés aujourd'hui et leurs familles avaient été expulsés de leur maison en 2003 après le changement de régime. Depuis ils étaient hébergés dans des tentes au centre de sport de Hayfa avec plusieurs centaines d'autres Palestiniens eux aussi expulsés. Le HCR et le ministre du Déplacement et de la migration avaient finalement trouvé pour ce groupe des appartements dans le district Hay el Nidal, rapppelle le HCR.
Environ 15 000 Palestiniens se trouvent encore en Iraq, soit moins de la moitié du chiffre estimé en 2003. Ils vivent dans une crainte constante de harcèlement, de meurtres et de kidnappings à Bagdad. Pour ceux qui essayent de partir, le voyage vers la frontière est de plus en plus dangereux. Ils n'ont pas de documents d'identité et des centaines de ceux qui ont essayé de fuir sont actuellement bloqués à la frontière avec la Syrie. Un autre groupe est bloqué dans un camp isolé en Jordanie depuis 2003.
« Il est urgent qu'une aide internationale soit trouvée pour apporter au moins une solution temporaire pour les Palestiniens d'Iraq », a déclaré Ron Redmond.
Le HCR a essayé plusieurs possibilités sans résultat, incluant l'entrée en Jordanie et en Syrie, le retour dans les territoires palestiniens, avec la permission d'Israël, la relocalisation dans d'autres Etats arabes et la réinstallation en dehors de la région.
« Parallèlement, nous continuons à plaider pour une meilleure protection de la communauté palestinienne à l'intérieur de l'Iraq. Mais dans les circonstances présentes, le retour en Iraq n'est pas une option tant que la sécurité ne sera pas restaurée. Maintenant, c'est une situation intenable pour les Palestiniens qui se détériore de jour en jour », a ajouté le porte-parole.