Un haut responsable des Nations Unies appelle Ban Ki-moon à prendre le leadership de la lutte contre le réchauffement climatique
Expliquant, lors d'une conférence de presse, pourquoi il était venu maintenant à New York, Yvo de Boer, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a affirmé que le processus visant à mener une action à long terme pour lutter contre le réchauffement climatique - après l'expiration du protocole de Kyoto en 2012 - était « de plus en plus bloqué ».
Il y a d'un côté, l'Union européenne qui voudrait aller de l'avant. De l'autre côté, les Etats-Unis et l'Australie qui n'ont pas signé le protocole de Kyoto. Il y a aussi la Chine et l'Inde qui pensent avant tout à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté. Il y également les îles du Pacifique qui sont déjà affectées par l'augmentation du niveau de la mer et qui appellent à l'action. Il y a enfin les pays qui tirent des revenus importants du pétrole qui ont peur de voir leurs revenus diminuer, a-t-il expliqué.
« Les intérêts sont différents et variés, pas seulement motivés par des problèmes liés à l'environnement mais par des problèmes économiques », a-t-il ajouté.
Le haut responsable a regretté que les initiatives prises actuellement pour lutter contre le réchauffement climatique ? aussi bien par le Royaume-Uni que les Etats-Unis et d'autres pays industrialisés ? n'incluent pas les pays en développement et leurs préoccupations.
C'est pourquoi il est, selon lui, important que « le leadership revienne aux Nations Unies qui représentent la diversité des points de vue et où tous les intérêts peuvent être pris en compte ».
« J'ai le sentiment que le Secrétaire général des Nations Unies est dans une position excellente pour mobiliser les chefs de gouvernement et faire avancer les choses », a-t-il déclaré.
« Parce que le réchauffement climatique est devenu plus qu'un problème d'environnement, la question doit être maintenant traitée au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement », a-t-il insisté.
Yvo de Boer a rencontré hier Ban Ki-moon. Lors de leur entretien, a-t-il rapporté, le Secrétaire général a admis que « le réchauffement climatique aurait des conséquences graves pour l'humanité, notamment dans le domaine social et économique » et souligné le fait que « ces conséquences seraient particulièrement graves pour les pays en développement ».
« Il a aussi dit que le coût de l'action serait plus élevé si l'on ne fait rien maintenant, en d'autres termes, qu'il fallait agir vite », a-t-il encore rapporté.
« Il a confirmé que le réchauffement climatique était une priorité pour lui et qu'il aiderait à créer un engagement politique. Il a promis qu'il aborderait la question au cours de ses rencontres avec les chefs d'état et notamment avec le président Bush aujourd'hui à Washington », a-t-il encore dit.
Dans un de ses derniers discours, le précédent Secrétaire général Kofi Annan avait estimé que le changement climatique était désormais l'une des principales menaces à la paix et à la sécurité, déplorant le « manque effrayant de leadership » pour lutter contre le réchauffement climatique (dépêche 15.11.06).
« Le changement climatique doit compter parmi les principales menaces au même titre que les conflits, la pauvreté et la prolifération des armes qui ont traditionnellement monopolisé l'attention des politiques », avait-il déclaré.
Le traité de Kyoto, signé en 1997 par 31 pays industrialisés, prévoit un cadre d'action globale jusqu'en 2012 et notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre.