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Iraq : l&#39ONU estime à plus de 34.000 le nombre de civils tués en 2006

Iraq : l&#39ONU estime à plus de 34.000 le nombre de civils tués en 2006

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Dans son dernier rapport sur les droits de l&#39homme publié aujourd&#39hui, la Mission d&#39assistance des Nations Unies pour l&#39Iraq (MANUI) a estimé à 34.452 le nombre de civils tués en Iraq en 2006, et autant de blessés, alors que les violences sectaires vont en s&#39aggravant.

La violence rampante continue de coûter la vie à des milliers d'Iraquiens, affirme la MANUI dans son rapport, estimant qu'entre le 1er novembre et le 31 décembre 2006, 6.376 Iraquiens ont perdu la vie, tandis que 6875 ont été blessés.

La MANUI tire ses informations de deux sources pour la compilation de ce rapport : le gouvernement iraquien et l'institut médico-légal de Bagdad.

« La situation est particulièrement grave à Bagdad, où la plupart des victimes et des corps non identifiés portent aussi des marques de torture ».

En novembre et décembre 2006 seulement, 4.731 personnes ont été tuées à Bagdad.

Selon la MANUI, la cause fondamentale de la violence sectaire se trouve dans les actes de représailles et dans l'impunité. La Mission pointe notamment vers « le sentiment grandissant d'impunité pour les violations actuelles des droits de l'homme ».

Il est essentiel que l'Etat et le gouvernement iraquien soient perçus comme étant unis dans leurs efforts pour éliminer la violence sectaire, garantir l'Etat de droit et retirer ainsi le soutien populaire accordé aux auteurs de violences.

Le rapport souligne que la lutte contre l'impunité, notamment par les poursuites judiciaires, est essentielle à cet égard. De même, tout nouveau programme de sécurité n'aura de réelle efficacité que s'il est lié à un programme de réforme en profondeur pour renforcer l'Etat de droit, affirme la Mission de l'ONU.

Comme dans ses rapports précédents, la MANUI se dit particulièrement préoccupée par le sort des femmes et des minorités, proie des exactions des insurgés, des milices et des gangs criminels (dépêche du 22.11.06).

La violence sectaire est désormais la première cause de migration et de déplacement des Iraquiens, notamment à Bagdad (dépêche du 8.01.07). Le rapport estime qu'au moins 470.094 Iraquiens ont été déplacés depuis l'attaque contre le mausolée de Samarra le 22 février 2006, dont 38.766 pour Bagdad seulement.

Sont particulièrement visés les professeurs, les médecins, les journalistes, les juges et avocats, ainsi que les dirigeants religieux ou politiques.

Mais les attaques contre les forces de sécurité continuent. Le gouvernement iraquien estime ainsi que depuis 2003 12.000 policiers ont été tués, soit 10 par jour.

Enfin, parmi les minorités les plus exposées figurent les réfugiés palestiniens. Le rapport appelle le gouvernement à protéger les bâtiments qui les abritent (dépêche du 28.12.06).

« Tout l'Iraq n'est pas uniforme face à la situation des droits de l'homme », souligne le rapport, qui cite notamment le Sud et le Nord, dont le Kurdistan, qui sont relativement plus à l'abri.

La MANUI estime par ailleurs que près de 30.842 personnes sont détenues en tout par les autorités iraquiennes et par la Force multinationale ? dont 14.534 pour cette dernière -- sans que des charges aient été retenues contre elles, et sans être poursuivies.

Le dernier rapport du Secrétaire général sur la MANUI estimait que « la perspective d'une guerre civile totale, voire d'un conflit régional, est devenue beaucoup plus réaliste » et que le défi n'est plus seulement de contenir et d'atténuer la violence actuelle, mais aussi de prévenir son escalade (dépêche du 8.12.06).