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La Corée du Nord appelée à respecter les droits de l&#39homme alors que le Conseil de sécurité met en place son Comité de sanctions

La Corée du Nord appelée à respecter les droits de l&#39homme alors que le Conseil de sécurité met en place son Comité de sanctions

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Alors que le Conseil de sécurité a nommé le président de son Comité de sanctions après l&#39essai nucléaire mené en octobre par la Corée du Nord, l&#39expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l&#39homme dans le pays a estimé aujourd&#39hui à New York que la situation s&#39était aggravée après les tests de missiles en juillet et le récent test nucléaire.

Le Conseil de sécurité a nommé la semaine dernière le représentant de la Slovakie, Peter Burian, au poste de président du Comité des sanctions pour la résolution1718 (2006) concernant la République populaire démocratique de Corée (RPDC - Corée du Nord), a dit le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.

Le Conseil de sécurité a voté à l'unanimité, le samedi 14 octobre, une résolution imposant des sanctions ainsi que des restrictions en matière d'armement à la Corée du Nord après son essai nucléaire proclamé le 9 octobre dernier (dépêche du 15.10.06).

Vendredi, soulignant que « la RPDC n'avait pas répondu à ses demandes de visite et ne coopérait pas à son travail », le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en RPDC, Vitit Muntarbhorn, a déclaré que le récent test nucléaire entrepris par la RPDC avait aggravé la situation des droits de l'homme dans la région.

Le Rapporteur, qui s'exprimait devant la Troisième Commission de l'Assemblée générale, a rappelé que s'agissant du droit à l'alimentation et à la vie, le pays connaissait d'importantes pénuries alimentaires depuis les années 90, du fait de catastrophes naturelles et de mauvaise gestion.

La situation s'est aggravée en 2005 lorsque la RPDC, qui dépend de l'aide internationale en matière d'alimentation, a demandé à de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) de quitter le pays. De plus, le récent test nucléaire de la RPDC a fait empirer la situation, de nombreuses organisations ayant arrêté leurs activités dans le pays, a dit le Rapporteur.

Lors d'une conférence de presse donnée aujourd'hui au siège de l'ONU, Vitit Muntarbhorn a évoqué de nouveau les conclusions du rapport qu'il a présenté à l'Assemblée générale.

imageRetransmission de la conférence de presse[40mins]

« Le récent test a conduit plusieurs contributeurs à reconsidérer leur assistance », a déploré le Rapporteur, qui a estimé que « les ressources dépensées en armements auraient été mieux utilisées si elles avaient été affectées à la sécurité alimentaire ».

« Il s'agit d'un grave gâchis de ressources », a-t-il dit.

L'aide humanitaire doit être fournie sans conditions, mais elle doit faire l'objet d'une surveillance pour s'assurer qu'elle parvient aux personnes qui en ont besoin, a dit Vitit Muntarbhorn.

Le Rapporteur spécial a ensuite abordé la question du système judiciaire qui opère dans l'opacité, déplorant un régime quasi pénal qui ne respecte pas les droits de l'accusé. Le traitement des prisonniers laisse également beaucoup à désirer. De plus, la question de l'enlèvement d'étrangers n'a toujours pas été réglée, a noté M. Muntarbhorn.

« Par ailleurs, le statut des questions de la liberté de mouvement, de respect du droit d'asile et de la protection des réfugiés est également préoccupant », a-t-il déploré.

Vitit Muntarbhorn a indiqué que de nombreux ressortissants de la RPDC avaient été contraints, parfois par la force, de rentrer dans leur pays et qu'il était interdit de se déplacer à l'intérieur et à l'extérieur du pays sans permission. M. Muntarbhorn a aussi indiqué que la RPDC contrôlait tous les medias et qu'il était interdit d'écouter une fréquence radio ou une télévision étrangère ou de posséder un ordinateur sans permission officielle.

Voir le communiqué de presse de l'ONU.