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Le Conseil de sécurité sanctionne la Corée du Nord pour son essai nucléaire

Le Conseil de sécurité sanctionne la Corée du Nord pour son essai nucléaire

Le Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité a voté à l&#39unanimité, le samedi 14 octobre, une résolution imposant des sanctions ainsi que des restrictions en matière d&#39armement à la République populaire démocratique de Corée (RPDC), après son essai nucléaire proclamé le 9 octobre dernier.

Par sa résolution 1718 (2006) 1718, le Conseil de sécurité a condamné hier l'essai nucléaire annoncé par la RPDC le 9 octobre 2006.

Le Conseil agissait en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, et en particulier de son article 41, lequel n'autorise que des moyens n'impliquant pas l'usage de la force.

Le Conseil a exigé que la Corée du Nord ne procède à aucun nouvel essai nucléaire ou tir de missiles balistiques, retire immédiatement l'annonce de son retrait du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et redevienne partie au Traité.

Le Conseil a exigé en outre que la RPDC « suspende toutes activités liées à son programme de missiles balistiques et rétablisse les engagements qu'elle a précédemment souscrits en faveur d'un moratoire sur les tirs de missiles ». La RPDC, ajoute-t-il, doit abandonner toutes armes nucléaires et tous programmes nucléaires existants de façon intégrale, vérifiable et irréversible.

Invités à coopérer, notamment en procédant à l'inspection du fret à destination ou en provenance de la RPDC, « tous les États Membres devront empêcher la fourniture, la vente ou le transfert, directs ou indirects, vers la RPDC de chars de combat, de véhicules blindés de combat, de système d'artillerie de gros calibre, d'avions de combat, d'hélicoptères d'attaque, de navires de guerre, de missiles et lanceurs de missiles tels que définis aux fins du Registre des armes classiques de l'ONU ».

Les États Membres devront en outre geler immédiatement fonds, avoirs financiers et ressources économiques se trouvant sur leur territoire qui sont la propriété ou sous le contrôle direct ou indirect des personnes ou entités liées aux programmes en rapport avec les armes nucléaires, les missiles balistiques et autres armes de destruction massive de la RPDC.

Le représentant de la RPDC, Pak Gil Yon, a rejeté « totalement » la résolution du Conseil de sécurité, accusant celui-ci de continuer à appliquer une politique de « deux poids, deux mesures ».

Il a indiqué que la RPDC avait mené avec succès un essai nucléaire souterrain. Cet essai, a-t-il dit, imputable directement aux menaces nucléaires, aux sanctions et aux pressions des États-Unis, est une nouvelle mesure destinée à renforcer les capacités de dissuasion et de légitime défense de la RPDC.

Pour les États-Unis, le Conseil a envoyé un message clair à la RPDC ainsi qu'à tous ceux qui se livrent à la prolifération. La RPDC a provoqué un crime international, tout en niant à sa population les chances d'une vie meilleure, a expliqué leur représentant, John Bolton.

Le plein respect de la présente résolution et la reprise des Pourparlers à Six permettraient de lever les sanctions, a-t-il ajouté, avertissant néanmoins que le Conseil de sécurité se tiendrait prêt, au cas où la RPDC continuerait de bafouer ses décisions. Dans ce cas, a-t-il précisé, le Conseil demandera d'autres sanctions, tout en cherchant une solution diplomatique car les États-Unis sont déterminés à assurer la sécurité des pays de la région asiatique et la dénucléarisation de cette zone.

« La sanction elle-même n'est pas une fin en soi », a souligné pour sa part l'ambassadeur de la Chine, Wang Guangya.

Celui-ci a exprimé les réserves de son pays sur cette résolution, en désapprouvant, par exemple, l'inspection des cargaisons à destination ou en provenance de la RPDC. Il a enfin exhorté les pays concernés à adopter une attitude prudente et responsable et à éviter de prendre toute mesure provocatrice qui pourrait accroître la tension.

La Corée du Nord a mené le 9 octobre un essai nucléaire souterrain, en dépit des avertissements du Conseil exprimés dans une déclaration présidentielle.

Le Conseil avait déjà adopté à l'unanimité, le 15 juillet, la résolution 1695 condamnant les tirs de missile balistiques menés par la Corée du Nord et imposant des sanctions sur son programme de missiles (dépêche du 15.07.06).