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Jan Egeland appelle à investir davantage pour atténuer les conséquences des catastrophes naturelles

Jan Egeland appelle à investir davantage pour atténuer les conséquences des catastrophes naturelles

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A la veille de la Journée pour la prévention des catastrophes, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a souligné les progrès accomplis dans les secours d&#39urgence au regard du peu qui est fait pour prévenir les risques liés aux catastrophes naturelles, qui ont touché 91 millions de personnes en 2006 pour un coût de 173 milliards de dollars.

A la veille de la Journée pour la prévention des catastrophes, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a souligné les progrès accomplis dans les secours d'urgence au regard du peu qui est fait pour prévenir les risques liés aux catastrophes naturelles, qui ont touché 91 millions de personnes en 2006 pour un coût de 173 milliards de dollars.

image Retransmission de la conférence de presse[59mins]

Jan Egeland présentait à New York un « partenariat unique », la Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes , aux côtés de Katherine Sierra, de la Banque mondiale, et de Michel Jarraud, de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) ainsi que de représentants de la Croix-Rouge.

L'année 2005 a été l'année des catastrophes : le tsunami, l'ouragan Katrina, le tremblement de terre au Pakistan. Mais si l'on croit que 2006 a été mieux, c'est une erreur : il y eu 267 catastrophes enregistrées du début de l'année au mois d'août. 91 millions de personnes ont connu la dévastation, a indiqué le Secrétaire général adjoint.

Ces 12 derniers mois, le coût de ces catastrophes s'est élevé à 173 milliards de dollars. Ces trente dernières années, soit en une génération, cinq fois plus de gens ont été affectés par des catastrophes naturelles, a-t-il précisé.

« Il s'agit d'une explosion au niveau historique », a-t-il insisté, incriminant le changement du climat, manifesté par la sécheresse, les inondations, et le fait qu'un nombre plus grand de personnes vivent dans des zones exposées.

« Il n'est plus controversé de faire remarquer qu'il existe un changement climatique, nous traversons la période la plus chaude jamais enregistrée », a souligné Jan Egeland en réponse à une question. Ce qui est débattu ce sont les causes de ce changement et son caractère réversible, a-t-il ajouté.

« La bonne nouvelle » est que l'on peut relativement facilement prévenir les pertes en vies humaines et les pires conséquences de ces catastrophes, a-t-il fait observer.

On peut alerter sur le déclenchement d'un tsunami, on peut prévoir le passage d'un ouragan avec une grande précision, mais on tarde encore à prévenir les populations, a-t-il rappelé.

« On peut aussi par exemple faire en sorte que les écoles soient résistantes aux tremblements de terre. Ce n'était pas le cas au Pakistan, ce qui a causé la mort de 17.000 enfants en une minute seulement, dans l'effondrement de 6.000 écoles au Pakistan et au Nord de l'Inde », a-t-il encore dit.

Depuis lors, nous avons formé 7.600 architectes et ingénieurs à la construction de bâtiment plus sûrs. Et les écoles qui ont été reconstruites seront antisismiques, a-t-il affirmé, ajoutant aussi que 38% des enfants inscrits sont maintenant des filles, ce qui est bien davantage qu'avant.

Quatre-vingt cinq pays ont maintenant nommé un responsable des progrès du cadre d'action de Hyogo de 2005, qui est un engagement moral envers la prévention des catastrophes, a-t-il encore rappelé.

La communauté internationale avait adopté, le 22 janvier 2005 à Kobe au Japon, un plan d'action sur 10 ans, baptisé Cadre d'action de Hyogo, pour réduire les risques liés aux catastrophes naturelles, ainsi qu'une déclaration qui recommandait qu'une culture de la prévention soit encouragée à tous les niveaux.

Elle reconnaissait aussi les relations entre la réduction des catastrophes, le développement durable et la réduction de la pauvreté (dépêche du 24.01.05).

Le représentant de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Michel Jarraud, a souligné que toutes les agences des Nations Unies étaient concernées.

Il a aussi rappelé à quel point la prévention est « rentable » : 1 dollar investi dans la prévention permet d'en économiser entre 7 et 10 dans les secours, a-t-il estimé, autant de fonds qui pourraient être investis dans le développement.

Interrogé sur les régions les plus avancées dans ces efforts, Jan Egeland a salué les progrès notables de l'Asie, de la Chine et de l'Inde qui sont en mesure de répondre aux situations de crise sans aide extérieure. Mais l'Afrique reste très vulnérable, a-t-il fait remarquer, notamment dans les pays du Sahel qui ne disposent pas encore d'une stratégie d'atténuation des catastrophes.

« Il s'agit en définitive aussi d'une question de développement », a déclaré Katherine Sierra, soulignant le non-respect des interdictions de construire dans des zones dangereuses, où s'installent les bidonvilles à cause de la pauvreté, l'existence de codes de la construction adaptés à l'accroissement des catastrophes naturelles, une bonne gouvernance pour veiller à ce que les codes soient effectivement appliqués.