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Darfour : l&#39ONU condamne l&#39augmentation massive du nombre de viols

Darfour : l&#39ONU condamne l&#39augmentation massive du nombre de viols

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Les actes de violence perpétrés par les milices et les rebelles contre les femmes et les enfants du Darfour atteignent des niveaux alarmants, s&#39inquiète aujourd&#39hui le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) qui dénonce l&#39augmentation massive du nombre de viols dans cette région du Soudan au cours des derniers mois.

« Depuis qu'il a éclaté en 2003, ce conflit civil est marqué par une violence extrême. Mais ces derniers mois, le nombre d'attaques contre les femmes et les filles augmente en flèche, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des camps de personnes déplacées », explique l'UNFPA dans un communiqué publié à New York.

« Les parties en guerre, qui cherchent à se venger de leurs adversaires en infligeant des punitions humiliantes aux civils, se moquent ouvertement de leurs obligations au regard du droit international », dénonce l'agence des Nations Unies pour la population.

« De plus, rien n'indique que les coupables soient activement recherchés, et encore moins punis, pour leurs crimes », déplore-t-elle encore.

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) se joignent à l'UNFPA pour appeler toutes les parties au conflit à respecter les résolutions du Conseil de sécurité, indique le communiqué.

Les Nations Unies rappellent au gouvernement soudanais « qu'il lui incombe d'enquêter avec rigueur et transparence sur tous les crimes – et en particulier ceux commis contre des femmes et des enfants – et de traduire leurs auteurs en justice ».

« De plus, des efforts supplémentaires doivent être consentis pour protéger les victimes qui dénoncent les crimes et protéger la population en général », ajoute le communiqué.

Les agences demandent également les forces de l'Union africaine à reprendre leurs patrouilles régulières dans les zones où circulent les civils, pour mieux les protéger.

L'ONU rappelle enfin que les organisations non gouvernementales qui fournissent une aide aux victimes de la violence doivent pouvoir accomplir leur travail à l'abri des tentatives d'intimidation et d'obstruction.

Dans son dernier rapport sur le Darfour, le Secrétaire général avait aussi condamné le fait que les violences sexuelles s'étaient multipliées « de façon alarmante » dans toute la région du Darfour.

« Les milices ont continué de s'en prendre aux femmes déplacées qui sortent du périmètre des camps pour couper du fourrage, cueillir des fruits ou ramasser du bois de chauffe afin d'en tirer un revenu », affirmait le rapport.

« Aux environs du camp de Kalma, le nombre de ces agressions est passé de 10 par mois à près de 10 par jour à la mi-juillet. Le 23 juillet, un groupe de plusieurs centaines de miliciens armés ont violé 21 femmes au nord de ce camp, le lendemain, 17 autres femmes ont été violées au même endroit », indiquait encore le rapport.

« Les pouvoirs publics semblent incapables ou peu désireux de faire face à cette vague de violences sexuelles. Les autorités locales du Darfour-Sud ont minimisé les agressions sexuelles, qu'ils ont assimilées à des actes criminels d'ordre général tels qu'il s'en commet dans les camps », dénonçait-il (dépêche du 05.10.06).