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Moyen-Orient : Kofi Annan demain au Conseil de sécurité pour rendre compte de la mission de médiation

Moyen-Orient : Kofi Annan demain au Conseil de sécurité pour rendre compte de la mission de médiation

Mark Malloch Brown
Le Secrétaire général présentera demain au Conseil de sécurité les résultats de la mission de paix récemment déployée au Moyen-Orient afin de trouver une solution diplomatique au conflit en cours.

« Son message demain sera de souligner la nécessité de mettre fin [aux hostilités] tandis que l'on cherche une solution politique et sécuritaire à long terme », a déclaré aujourd'hui le Vice-secrétaire général de l'ONU, Mark Malloch Brown, lors d'un entretien avec la presse à New York.

« Les civils paient de façon injuste le poids le plus lourd de ce conflit au Liban. Des civils ont aussi perdu la vie en Israël. Et ces pertes qui touchent des civils innocents, des non-combattants, violent non seulement le droit humanitaire mais aussi la vision du monde dans laquelle nous croyons tous », a affirmé Mark Malloch Brown, qui a rappelé que « ces personnes n'étaient pas parties à ce conflit ».

« Plus de 200 civils libanais sont morts, plus de 500 autres ont été blessés. Il se pourrait que les déplacements affectent près d'un demi-million de personnes et il n'y a absolument pas d'arrêt des hostilités en vue », a ajouté le Vice-secrétaire général.

S'agissant des efforts diplomatiques qui seront menés demain, Mark Malloch Brown a indiqué que le Secrétaire général, organisera un dîner en privé avec la Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le Haut-Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l'Union européenne, Javier Solana, après avoir présenté au Conseil de sécurité les initiatives de la mission de paix.

« Il y aura une réunion plus large auparavant ou le lendemain matin avec les missions diplomatiques et d'autres », a-t-il dit, afin que tout le monde ait les mêmes informations quant au déroulement des faits, mais aussi afin de voir dans quelle mesure il existe une position internationale commune.

« Il ne fait pas de doute que la capacité de la communauté internationale à influer sur ces événements extrêmement dangereux sera bien plus grande si tout le monde délivre des messages similaires aux dirigeants de la région », a dit Mark Malloch Brown.

Interrogé sur le point de vue de l'ambassadeur des Etats-Unis, John Bolton, qui estime qu'il n'est pas possible en l'état de négocier un cessez-le-feu avec un groupe terroriste, Mark Malloch Brown a souligné que le Secrétaire général préférait la notion de « cessation des hostilités ».

« Il s'agit d'une étape initiale pendant laquelle les deux parties disent 'on arrête, on fait une pause' », a-t-il expliqué.

« Le Secrétaire général a indiqué que les négociations politiques et sécuritaires pourraient alors être renforcées par une nouvelle force de stabilisation de l'ONU de plus grande envergure », a-t-il dit.

Selon le Vice-Secrétaire général, trois phases seraient donc à prévoir : l'arrêt des frappes touchant les civils, la négociation d'un règlement à long terme, et dans ce cadre le renforcement de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et peut-être une nouvelle mission avec un mandat plus ferme et peut-être davantage d'effectifs (sur les propositions ébauchées par Kofi Annan, (dépêche du 18.07.06).

Interrogé sur les modalités de la force en tant que force multinationale ou force des Nations Unies, Mark Malloch Brown a rappelé que c'est une décision qui reviendrait au Conseil de sécurité.

« Un certain nombre de dirigeants ont indiqué au Secrétaire général qu'il préféraient une force des Nations Unies. Mais nous ne sommes pas attachés à une formule en particulier. Le seul critère est l'efficacité », a-t-il ajouté.

Autre élément à prévoir : « les conditions nécessaires pour que l'armée libanaise soit capable d'opérer dans tout le pays », ainsi que le demande la résolution 1559 du Conseil de sécurité sur le rétablissement de la souveraineté du Liban.

« La résolution résolution 1559 (2004) du Conseil de sécurité a été extrêmement efficace vis-à-vis de la Syrie. Manifestement, elle l'a moins été vis-à-vis du Hezbollah. Je pense donc que c'est une question sur laquelle le Conseil de sécurité souhaitera se pencher : comment mettre en oeuvre les dispositions de la résolution 1559 qui ne l'ont pas encore été », a-t-il expliqué.

« Pour l'heure, a-t-il souligné, les Nations Unies estiment que [le conflit] ne devrait pas continuer ». « Le Moyen-Orient est parsemé des restes d'opérations de gens qui croient qu'il existe des solutions militaires à des problèmes politiques dans la région, et celle-ci en a payé un prix élevé en conséquence ».

Mark Malloch Brown a indiqué qu'à l'avenir, la délégation pour la paix dirigée par le Conseiller politique spécial du Secrétaire général, Vijay Nambiar, serait appelée à retourner dans la région, y compris en Syrie.

Interrogé sur la position de la Syrie, qui a fait savoir qu'elle ne souhaitait pas de la présence de Terje Roed-Larsen, qui occupe par ailleurs le poste d'Envoyé de l'ONU pour la mise en ?uvre de la résolution 1559, le Vice-secrétaire général a souligné que le Secrétaire général se réservait le droit de choisir qui le représentait et à quelles réunions.

La délégation s'est rendue au Caire, au Liban et en Israël avant de reprendre la route de New York (dépêche du 18.07.06). Elle s'est arrêtée en chemin en Espagne, a dit aujourd'hui le porte-parole du Secrétaire général lors de son point de presse quotidien, au siège de l'ONU, à New York.