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RDC : les élections ne seront pas menacées par les milices, estime l'envoyé de l'ONU

RDC : les élections ne seront pas menacées par les milices, estime l'envoyé de l'ONU

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Les milices encore présentes dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ne devraient pas représenter une menace pour les élections de juillet, a estimé aujourd'hui l'envoyé de l'ONU dans le pays qui présentait un exposé au Conseil de sécurité où il a plaidé pour un maintien de l'assistance au gouvernement après les élections.

« J'ai présenté aujourd'hui une vue d'ensemble des récentes opérations militaires conjointes faites par les Forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) avec l'appui de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) », a déclaré à New York William Lacy Swing, Représentant spécial du Secrétaire général dans le pays, à l'issue d'un exposé à huis clos devant le Conseil de sécurité.

image Retransmission de la rencontre avec la presse [5mn]

« Ces opérations se sont déroulées dans les deux Kivus, le district de l'Ituri et le nord du Katanga, conduisant à l'arrestation de chefs de milices clefs ».

Le chef du groupé armé Maï- Maï, Kyungu Mutanga, connu sous le nom de « Gédéon », s'est rendu le 12 mai dernier aux Casques bleus de la MONUC stationnés à Mitwaba, dans la province du Katanga.

« Nous avons aussi abordé la question de savoir si les quelque 8 000 à 9 000 membres de groupes armés étrangers restant menaceraient les élections », a ajouté le Représentant spécial.

« Mon évaluation est que si l'on suit ce qui s'est passé lors du référendum constitutionnel et de l'enregistrement des électeurs, ces groupes armés ne souhaitent pas se faire remarquer et que s'il y peut y avoir des 'poches d'instabilité', globalement on n'attend pas de problème particulier dans ce domaine », a-t-il affirmé.

Interrogé sur les défis à venir, William Lacy Swing a rappelé qu'il s'agissait de l'élection la plus importante - en termes d'envergure - à laquelle l'ONU ait jamais prêté son assistance.

« C'est le plus grand pays, c'est le plus vaste électorat ? 25,6 millions d'électeurs inscrits, soit 5 millions de plus que l'Afrique du Sud ». « Il faudra distribuer des bulletins à 53 000 bureaux de vote, former 300 000 membres du personnel électoral ». « C'est aussi le plus grand défi que nous ayions eu à affronter », a-t-il fait remarquer.

« Mais du point de vue technique et financier, tout devrait bien se passer. Le coût total de l'opération, qui s'élève à 458 millions de dollars, est pleinement financé » (dépêche du 18.05.06), a indiqué William Lacy Swing.

Le Représentant spécial a indiqué avoir porté son attention sur la nécessité de se concentrer sur l'avenir.

« La tendance après les élections est de penser à se retirer. Nous soulignons qu'il faut une stratégie de poursuite de la présence de l'ONU, pour assister le gouvernement, parce que les capacités gouvernementales sont très faibles. Il faut notamment poursuivre le travail de formation de l'armée et de la police », a-t-il expliqué.

Le Représentant spécial a estimé que si la transition politique s'achevait avec les élections, le pays achèvera sa véritable transition avec une armée forte et présente dans tout le pays et le désarmement de toutes les milices étrangères.

« Déjà, grâce au programme de démobilisation volontaire de la MONUC, plus de 13 000 d'entre ces miliciens sont rentrés chez eux. Nous avons démantelé la plus grande partie des milices en Ituri, grâce à l'arrestation de leurs leaders », a-t-il souligné.

« En définitive, la question devra être réglée par le gouvernement congolais et les pays voisins », a conclu William Lacy Swing.

Minée pendant longtemps par la corruption, la mauvaise gouvernance et les conflits, la RDC s'apprête, avec l'aide de la MONUC et du système des Nations Unies, à tenir ses premières élections depuis 45 ans.

Après le test réussi du référendum constitutionnel, les Congolais sont appelés à choisir, le 30 juillet, leur président et les membres de leur Parlement à partir d'une liste de 33 candidats aux élections présidentielles et de 9 632 candidats aux législatives.