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La Liste des 10 pays les plus censurés dans le monde, selon un nouveau rapport présenté à l'ONU

La Liste des 10 pays les plus censurés dans le monde, selon un nouveau rapport présenté à l'ONU

Selon une nouvelle étude publiée aujourd'hui par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) sur « les pays dans le monde où sévit la plus grande censure », c'est la Corée du Nord qui décroche la « Palme d'or ». Dans ce palmarès, on trouve aussi la Birmanie, le Turkménistan, la Guinée équatoriale, la Libye, l'Erythrée, Cuba, l'Ouzbékistan, la Syrie et le Belarus.

En publiant sa « Liste des 10 pays les plus censurés dans le monde » à la veille de la Journée mondiale de la liberté de la presse, le CPJ qualifie la censure d'Etat comme « l'une des plus pressantes menaces contre les journalistes à travers le monde », indique un communiqué publié aujourd'hui à New York.

Le Comité a étudié « les conditions d'exercice de la liberté de la presse dans des dizaines de pays du monde entier afin d'évaluer l'accès de la population à une information indépendante ainsi que les méthodes utilisées par leurs dirigeants pour l'étouffer ».

Pour déterminer le classement des plus importants censeurs, les équipes du CPJ ont établi plusieurs critères : contrôle d'Etat sur tous les médias, existence d'une censure formelle, utilisation de la violence par le gouvernement, emprisonnement et harcèlement des journalistes, interdiction à la presse étrangère de filmer, restrictions de l'accès à Internet.

« La population de ces pays est quasiment isolée du reste du monde par des dirigeants autoritaires qui musèlent la presse et étranglent l'information grâce à des lois répressives, la peur et l'intimidation », a déclaré Ann Cooper, la directrice du CPJ, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York.

image? Retransmission de la conférence de presse [28mins]

« Parmi les caractéristiques qui émergent de l'analyse figurent : le contrôle total, le pouvoir d'un homme et le recours au « mensonge éhonté », la tolérance zéro pour l'information négative, le mépris cynique pour le bien-être des populations », explique le communiqué.

« Contrôle total ». En Libye, il n'existe aucun média écrit ou audiovisuel indépendant. La Guinée équatoriale compte un seul média audiovisuel privé : son propriétaire est le fils du président. En Birmanie, les habitants risquent d'être arrêtés s'ils écoutent la BBC en public.

« Le pouvoir d'un homme ». Sur la télévision d'Etat au Turkménistan, l'image dorée du profil du « président à vie » est incrustée en permanence au bas de l'écran.

« Recours au mensonge ». En Corée du Nord, toute nouvelle est positive. Selon les médias nationaux strictement contrôlés, le pays n'a jamais souffert de famine ou de pauvreté.

« Tolérance zéro pour l'information négative ». En Ouzbékistan, la répression gouvernementale a contraint plus d'une douzaine de correspondants étrangers à fuir le pays après avoir couvert le massacre de manifestants anti-gouvernementaux à Andijan, en mai 2005. A Cuba, le gouvernement organise des « actions de répudiation » contre les journalistes récalcitrants : les manifestants encerclent la maison du journaliste et empêchent les gens d'entrer et de sortir.

Enfin, « le mépris cynique pour le bien être des gens ». La Birmanie a passé sous silence les effets du tsunami qui a frappé le pays en décembre 2004.

Site de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)Page des Nations Unies consacrée à la Journée mondiale de la liberté de la presse