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« Le monde est prêt pour une femme Secrétaire générale de l'ONU », estime Kofi Annan

« Le monde est prêt pour une femme Secrétaire générale de l'ONU », estime Kofi Annan

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A l'occasion de la Journée internationale de la femme qui a pour thème cette année « le rôle des femmes dans les prises de décisions », Kofi Annan a défendu aujourd'hui les initiatives institutionnelles telles que l'adoption de quotas pour renforcer la représentation des femmes notamment dans les parlements nationaux, estimant que l'ONU pourrait montrer l'exemple avec une femme Secrétaire générale.

« Il est vrai que nous pouvons célébrer un certain nombre d'avancées en matière de représentation des femmes à travers le monde. En janvier de cette année, la proportion de femmes dans les parlements nationaux a atteint un nouveau record à l'échelle planétaire », a déclaré le Secrétaire général dans un message transmis aujourd'hui par son porte-parole.

« On compte actuellement 11 femmes chefs d'État ou de gouvernement réparties sur tous les continents, et trois pays - le Chili, l'Espagne et la Suède - sont dirigés par des gouvernements qui comptent un nombre égal d'hommes et de femmes », a ajouté Kofi Annan.

« Mais nous devons aller encore plus loin, bien plus loin. Globalement, les progrès sont lents. Gardons à l'esprit que dans certains pays, l'augmentation du nombre de femmes dans les instances de prise de décisions ne s'est pas faite toute seule. Elle est plus souvent le résultat d'initiatives institutionnelles et électorales, telles que l'adoption d'objectifs et de quotas, de l'engagement des partis politiques et d'une mobilisation soutenue », a rappelé le Secrétaire général.

« Elle est également le fruit de mesures ciblées et concertées visant à améliorer l'équilibre entre vie familiale et travail. Ce sont là des enseignements que chaque nation, ainsi que les Nations Unies, doivent prendre très au sérieux », a souligné Kofi Annan.

« Je crois aussi que le succès éclatant remporté par des femmes à des élections présidentielles au cours des 12 derniers mois porte avec lui un message très clair : le monde est prêt à avoir une femme comme Secrétaire générale de l'Organisation des Nations Unies », a-t-il ajouté.

« Ici même, au Secrétariat de l'ONU, nous avons aussi fait des progrès. Il y a un quart de siècle, lorsque nous avons célébré pour la première fois la Journée internationale de la femme, la proportion de femmes à des postes de classe D-1 et supérieure était inférieure à 4%. Aujourd'hui, elle est de 26% », a-t-il affirmé.

« Cela ne m'empêche pas d'être le premier à admettre que les progrès accomplis vers la parité des sexes à l'ONU sont loin d'être ce qu'ils devraient être » a reconnu le Secrétaire général.

Dans une lettre ouverte publiée lundi dernier, un collectif de 240 femmes originaires de 50 pays différents avait accusé Kofi Annan de ne pas promouvoir suffisamment l'égalité entre les sexes et les droits des femmes.

Le même jour, plusieurs représentantes d'organisations non gouvernementales, réunies actuellement à New York pour la Commission de la condition de la femme, avaient dénoncé notamment le recul du nombre de femmes nommées à des postes de décision aux Nations Unies (dépêche du 06.03.06).

Comme nous le dit la Déclaration de Beijing, « le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leur pleine participation sur un pied d'égalité à tous les domaines de la vie sociale, y compris aux prises de décisions et leur accès au pouvoir, sont des conditions essentielles à l'égalité, au développement et à la paix », a encore rappelé le Secrétaire général.

La Commission de la condition de la femme a entamé, le 27 février dernier au siège de l'ONU à New York, sa 50e session qui a pour thème « la participation égale des femmes et des hommes dans les processus de prise de décision » et « le renforcement de la participation des femmes au développement » (dépêche du 27.02.06).

La Commission est également chargée depuis 1995 de suivre la mise en oeuvre de la 4e Conférence internationale sur le droit des femmes qui s'est tenue à Pékin et notamment le Plan d'action qui y a été adopté, connu aussi sous le nom « Déclaration de Beijing ».