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Haïti : le Secrétaire général propose une réévaluation du rôle de la MINUSTAH

Haïti : le Secrétaire général propose une réévaluation du rôle de la MINUSTAH

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Préconisant aujourd'hui la prorogation de la Mission des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH) pour une durée de six mois, le Secrétaire général souligne les progrès accomplis et propose de réévaluer le rôle qu'elle pourra jouer après les élections, notamment pour renforcer la police et le système judiciaire du pays.

« Le défi que représente la stabilisation d'Haïti peuvent sembler redoutables, notamment les risques courus par le personnel de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) sur le terrain. Cela ne devrait toutefois pas occulter les progrès qui ont été faits, ni affaiblir la volonté de la communauté internationale de s'attaquer aux tâches complexes qui l'attendent », affirme le Secrétaire général dans son dernier rapport (S/2006/60) au Conseil de sécurité sur la situation à Haïti publié aujourd'hui à New York.

Le Secrétaire général y recommande « le maintien de la mission avec son effectif actuel pendant une période de six mois, pour permettre de nouvelles consultations ainsi qu'une évaluation du rôle de la MINUSTAH après les élections », précisant que les recommandations élaborées seraient présentées dans un nouveau rapport avant la fin du prochain mandat de la MINUSTAH, qui expire le 15 février prochain.

Pour les mois à venir, le rapport met en avant l'assistance de la mission des Nations Unies en particulier dans deux domaines : la formation de la police haïtienne et le renforcement du système judiciaire afin d'améliorer la situation dans le domaine des droits de l'homme qui demeure préoccupante.

« La MINUSTAH continuera de tout faire pour enrayer la criminalité et la violence dans le pays, en particulier dans la capitale, à un moment où un sentiment d'insécurité pourrait ébranler démesurément la confiance de la population », affirme le Secrétaire général.

« À terme, la sécurité d'Haïti passera par la réforme et le renforcement de la Police nationale haïtienne. La mise en place d'une police professionnelle et efficace exigera une aide soutenue de la communauté internationale pendant plusieurs années. La réalisation de cet objectif est une condition préalable indispensable à la stabilité d'Haïti et le pays ne sera pas en mesure de maintenir seul sa propre sécurité tant que ce processus ne sera pas achevé », précise le rapport.

« La réforme de la Police nationale haïtienne devrait être complétée et renforcée par des initiatives visant à remédier aux lacunes du système judiciaire ».

Le Secrétaire général préconise notamment que les autorités nationales « trouvent une solution rapide au problème des nombreuses détentions provisoires de longue durée ».

La poursuite de cette situation est inacceptable du point de vue des droits de l'homme et elle aurait aussi de lourdes conséquences pour la sécurité et la stabilité du pays », prévient-il.

« L'installation d'un gouvernement élu marquera une nouvelle étape dans la transition d'Haïti vers une démocratie stable. Il sera essentiel que les nouveaux dirigeants montrent leur ferme attachement à la réconciliation et à une démarche sans exclusive », affirme par ailleurs Kofi Annan dans son rapport.

« Le progrès politique et institutionnel d'Haïti exigera une volonté sans failles de promouvoir les valeurs démocratiques clefs, notamment la promotion du dialogue national, le respect de l'indépendance du pouvoir judiciaire et une fonction publique et une police impartiales et professionnelles, ainsi qu'une ferme volonté de protéger les droits de l'homme », conclut le Secrétaire général qui appelle la communauté internationale à apporter une aide à long terme soutenue, notamment pour contribuer au développement économique et social.

Voir notre dépêche du 6 février 2006 sur la conférence de presse sur Haïti du Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Hedi Annabi.